Réunion d’échanges organisée par le PCR à Saint-Denis

Moment de partage sur la Kanaky Nouvelle-Calédonie

1er juillet, par Manuel Marchal

Ce 29 juin, le Parti communiste réunionnais organisait une réunion d’échanges sur la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Les événements s’y accélèrent. L’Union calédonienne a annoncé la proclamation de la déclaration de souveraineté le 24 septembre, une souveraineté qui n’est plus négociable. 50 États sont déjà prêts à la soutenir.
Pendant ce temps, c’est l’escalade dans la répression : des militants kanaks ont été arrêtés et déportés en France. Les soutiens internationaux et la dernière résolution de l’ONU montrent la dimension internationale de la question. Désormais, un dialogue entre Calédonien sous l’égide de l’ONU apparaît comme l’issue ouvrant la voie à la réconciliation.
Les descendants de Réunionnais immigrés en Kanaky Nouvelle-Calédonie, les « Bourbonnais », constituent 10 % de la population, une proportion importante. Retour sur un moment de partage.

Ce samedi 29 juin à 14 heures, le PCR organisait une réunion d’échanges sur la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Cette initiative survenait une semaine après la déportation en France de prisonniers politiques kanaks, la direction du CCAT. Pour le PCR, la première motivation de cette réunion est la solidarité pour exiger la libération des prisonniers et leur retour en Kanaky Nouvelle-Calédonie.
Ary Yée Chong Tchi Kan, secrétaire du PCR aux Relations internationales, a ensuite exposé la situation. Il a rappelé la responsabilité du gouvernement français dans la crise. Le vote d’un projet de loi constitutionnelle par les députés le 13 mai dernier mit le feu aux poudres. La tension couvait depuis plusieurs mois. D’importantes manifestations pacifiques organisées par le CCAT avait eu lieu depuis 6 mois pour exiger le retrait de ce texte qui vise à rendre impossible le retour à l’indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie en rendant les Kanaks minoritaires dans le corps électoral amené à s’exprimer sur cette question.
Face aux violences des milices armées anti-indépendantistes et à la répression, les Calédoniens s’organisent. Ils refusent désormais de discuter avec le gouvernement français. Ils ont fait appel à l’ONU. La Kanaky Nouvelle-Calédonie était à l’ordre du jour de la Commission de décolonisation. La résolution adoptée demande le respect du processus de décolonisation prévu dans l’Accord de Nouméa.

Déclaration de souveraineté le 24 septembre

Le 24 septembre sera le 171e anniversaire de l’annexion de la Kanaky Nouvelle-Calédonie à l’Empire colonial français. Cette date a été choisie par l’Union calédonienne pour proclamer la déclaration de souveraineté de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Cette démarche rencontre des soutiens dans le monde entier.
Toute l’architecture de transition sous l’égide de la France est remise en cause par les décisions du gouvernement. Il a décidé de passer pour tenir le dernier référendum en pleine période deuil causée par le COVID-19. Le résultat de ce référendum n’est pas reconnu par les indépendantistes.
« Le fait de déporter des Kanaks sans être jugé contribue à la situation tendue. Nous militons pour la paix. Cela a été possible en Afrique du Sud avec la réconciliation », rappelle Ary Yée Chong Tchi Kan. « Le problème se règle désormais entre Calédoniens sous l’égide de l’ONU ».

Risham Badroudine et Ary Yée Chong Tchi Kan.
Risham Badroudine et Ary Yée Chong Tchi Kan.

Risham Badroudine, membre du Comité central du PCR, a expliqué une des raisons de la crise. Il donna lecture d’une circulaire de Pierre Messmer, Premier ministre, indiquant en substance que la Kanaky Nouvelle-Calédonie constituait une opportunité pour y faire émigrer une population importante afin d’assurer l’ancrange définitif du pays à la France. Pour cela, il fallait rendre les Kanaks minoritaires dans leur pays avec l’émigration en provenance de France, et aussi de La Réunion.

Les « Bourbonnais » constituent 10 % de la population

Ces descendants constituent aujourd’hui 10 % de la population. Appelés « Bourbonnais », ils sont intégrés à la société.
Une partie des immigrants étaient des Réunionnais expulsés de la Sakay à Madagascar.
Le peuple calédonien comprend également des descendants de Maghrébins qui furent déportés lors de la colonisation de l’Afrique du Nord à partir du 19e siècle.
La paix doit être primordiale. Il est demandé au gouvernement français d’arrêter l’escalade. La violence vient de l’autorité. Des armes interdites pour le maintien de l’ordre en France sont utilisées en Kanaky Nouvelle-Calédonie, par exemple une grenade de désencerclement.
Pacale David a fait part de la situation sociale. « La jeunesse se révolte car elle est marginalisée dans son pays, comme à La Réunion. C’est une situation néocoloniale », a-t-elle dit.
« Le PCR est anticolonialiste, il dit qu’il faut rendre sa liberté au peuple kanak », a indiqué Ary Yée chong Tchi Kan pour qui « il est important d’en parler tranquillement à La Réunion. Au lieu de rapporter de l’émotion, nous faisons un travail d’échanges entre Réunionnais. D’ici le 24 septembre, une autre réunion sera organisée ».

M.M.

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