402 millions de personnes privées de travail dans le monde
OIT : Légère baisse du chômage mondial en 2024 mais la lenteur des progrès pour réduire les inégalités est “préoccupante”
31 mai
De nouvelles projections indiquent que le chômage mondial diminuera légèrement cette année même si les inégalités sur les marchés du travail persistent, les femmes des pays à faible revenu étant particulièrement touchées, selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT). 402 millions de personnes sont privées de travail dans le monde, 2 milliards doivent survivre avec un travail informel, combien à La Réunion ?
« Les Perspectives sociales et de l’emploi dans le monde de l’OIT : Mise à jour de mai 2024 » de l’OIT prévoit que le taux de chômage mondial en 2024 s’établira à 4,9 pour cent, contre 5,0 pour cent en 2023. Ce chiffre révise à la baisse la précédente projection du BIT de 5,2 pour cent pour cette année. Cependant, la tendance à la baisse du chômage devrait se stabiliser en 2025, avec un taux de chômage restant à 4,9 pour cent, indique le rapport.
Malgré ces perspectives, le rapport souligne le manque persistant d’opportunités d’emploi. L’OIT estime que le « déficit d’emplois » — qui mesure le nombre de personnes sans emploi mais qui souhaitent travailler — s’élèvera à 402 millions de personnes en 2024. Ce chiffre inclut 183 millions de personnes comptabilisées comme chômeurs.
Les femmes principales victimes
Les chiffres détaillés du rapport montrent que les femmes, en particulier dans les pays à faible revenu, sont touchées de manière disproportionnée par le manque d’opportunités. Le déficit d’emplois pour les femmes dans les pays à faible revenu atteint le chiffre frappant de 22,8 %, contre 15,3 % pour les hommes. En revanche, dans les pays à revenu élevé, ce taux est de 9,7 % pour les femmes et de 7,3 % pour les hommes.
Ces différences ne sont que la « partie émergée de l’iceberg », car les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à être complètement détachées du marché du travail. Le rapport constate que les responsabilités familiales peuvent expliquer en grande partie la différence observée entre les taux d’emploi des femmes et des hommes. Au niveau mondial, 45,6 % des femmes en âge de travailler auront un emploi en 2024, contre 69,2 % des hommes.
Ralentissement des progrès dans la lutte contre la pauvreté
Même lorsque les femmes sont employées, elles ont tendance à gagner beaucoup moins que les hommes, en particulier dans les pays à faible revenu. Alors que les femmes des pays à revenu élevé gagnent 73 cents par rapport à un dollar gagné par les hommes, ce chiffre tombe à seulement 44 cents dans les pays à faible revenu.
Plus généralement, malgré l’adoption de l’Agenda 2030 pour le développement durable en 2015, les progrès en matière de réduction de la pauvreté et de l’informalité ont ralenti par rapport à la décennie précédente. Le nombre de travailleurs occupant un emploi informel est passé d’environ 1,7 milliard en 2005 à 2,0 milliards en 2024. Pour atteindre les objectifs de développement durable, il est urgent d’adopter une « approche globale » de la réduction de la pauvreté et des inégalités, conclut le rapport.