Guerre Israël - Palestine

Plus de 90 morts dans un raid israélien sur une école à Gaza

12 août 2024

L’école al-Tabi’een de Gaza a été visée avant l’aube par un raid israélien, celui-ci servait d’abri à environ 250 déplacés. Le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, mais il serait l’un des plus meurtriers depuis le début de la guerre, le 7 octobre.

La Défense civile à Gaza a annoncé le 10 août la mort de 93 Palestiniens dont des enfants dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés. Cette attaque a provoqué un tollé international après dix mois de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.

L’armée israélienne a indiqué que l’école ciblée à Gaza-ville (nord) était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique. Elle a affirmé y avoir éliminé "au moins 19 terroristes" de ces deux groupes armés palestiniens.

Ce raid israélien est l’un des plus meurtriers depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre.

L’école al-Tabi’een de Gaza servait d’abri à environ 250 déplacés, en majorité des femmes et des enfants, ont affirmé des sources du gouvernement du Hamas qui a dénoncé une "dangereuse escalade".

Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, "trois missiles ont visé deux étages de l’école et la mosquée (adjacente), causant la mort de 93 personnes, dont 11 enfants et six femmes. Il y a encore des morceaux de corps non identifiés."

"Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois (...)", a accusé Fransesca Albanese, rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens. Cette dernière a été mandatée par le Conseil des droits de l’Homme mais ne s’exprimant pas au nom de l’organisation.

Premier soutien militaire et diplomatique d’Israël, les Etats-Unis se sont dits "profondément préoccupés" et ont demandé aux responsables israéliens "plus de détails" sur la frappe.

Plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Russie et l’Iran, ainsi que l’Union européenne l’ont condamnée. "Au moins dix écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n’y a pas de justification à ces massacres", a dénoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.

Selon l’armée israélienne, "les terroristes opéraient depuis l’intérieur de l’enceinte" de l’école "dans le but de mener des attaques contre les soldats". Le raid a été effectué "avec trois munitions précises."

Depuis le 8 octobre 2023, l’armée israélienne bombarde le territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés, et de combattre et pourchasser les membres du Hamas.

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, après l’attaque du 7 octobre menée contre le sud d’Israël à partir du territoire palestinien voisin.

L’attaque a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’Agence France Presse basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.

L’offensive israélienne de représailles à Gaza a fait jusqu’à présent 39.790 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.

Cette offensive a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine, selon l’ONU. En Israël, des manifestants se sont de nouveau rassemblés à Tel-Aviv et Haïfa pour protester contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et exiger un accord permettant la libération des otages.

La frappe contre l’école al-Tabi’een est survenue au lendemain de l’annonce par Israël de son accord pour reprendre le 15 août des discussions indirectes sur une trêve associée à la libération des otages. De son côté, le Hamas n’a pas donné encore sa réponse.

Le 7 août, les pays médiateurs -Qatar, Etats-Unis et Egypte- ont appelé à la reprise à cette date des discussions qui ont échoué ces derniers mois, alors que la communauté internationale craint une escalade militaire entre l’Iran et ses alliés, d’une part, et Israël, de l’autre.

Ces craintes ont redoublé après l’assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah libanais Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël.

L’Iran et ses alliés (Hezbollah, Hamas, Houthis) ont menacé Israël d’une riposte "sévère". Le 10 août, "en réponse" à une frappe israélienne qui a tué la veille un responsable du Hamas à Saïda dans le sud du Liban, le Hezbollah a lancé des drones chargés d’explosifs sur une base militaire du nord d’Israël.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus