Que se cache-t-il derrière la campagne clandestine de désinformation du Pentagone contre le vaccin chinois ? -1-

« Traîner la Chine dans la boue »

24 juin

Au plus fort de la pandémie de COVID-19, il semble que les États-Unis aient cherché à lancer un programme clandestin visant à discréditer les vaccins chinois et d’autres fournitures médicales vitales, plutôt qu’à aider le monde à lutter contre le virus mortel.

Une récente enquête de l’agence de presse Reuters a révélé que l’armée américaine a lancé une campagne secrète de désinformation pour discréditer les vaccins chinois aux Philippines, un pays gravement touché par la COVID-19.
Cette révélation a suscité une condamnation générale de la part des experts en santé publique. Même d’anciens responsables des services de renseignement des États-Unis ont dénoncé cette campagne.
Ce que le Pentagone a fait « dépasse les bornes », a affirmé Greg Treverton, ancien président du Conseil national du renseignement des États-Unis.

Nombreuses victimes de la campagne de désinformation

Le vaccin chinois de Sinovac, le seul disponible aux Philippines au plus fort de la pandémie de COVID-19, a été dénigré à plusieurs reprises dans le cadre du programme du Pentagone.
Reuters a indiqué avoir identifié au moins 300 comptes sur X (anciennement Twitter) qui correspondaient aux descriptions fournies par d’anciens responsables militaires américains connaissant bien l’opération aux Philippines.
Presque tous ont été créés au cours de l’été 2020 et sont centrés sur le slogan #Chinaangvirus, qui signifie « la Chine est le virus » en tagalog, une des principales langues des Philippines.
« Nous n’envisagions pas cela du point de vue de la santé publique », a confirmé un officier militaire supérieur impliqué dans le programme, cité par Reuters. « Nous cherchions à savoir comment nous pourrions traîner la Chine dans la boue. »
En raison de la campagne de désinformation, les taux de vaccination aux Philippines sont restés lamentablement bas. En juin 2021, le président philippin de l’époque, Rodrigo Duterte, avait appelé la population à se faire vacciner.
A l’époque, seulement 2,1 millions de personnes sur les 114 millions que compte le pays étaient complètement vaccinées, ce qui était bien inférieur à l’objectif de 70 millions fixé pour cette année-là.
« Plus de 60.000 Philippins sont morts, et beaucoup d’entre eux auraient pu survivre sans la campagne de désinformation contre le vaccin de Sinovac », a rappelé l’ancien porte-parole de la présidence philippine, Harry Roque, sur ses réseaux sociaux.

« Mis en danger la santé publique mondiale »

Cho-Chiong Tan, médecin et professeur associé à l’Institut de médecine de la Far Eastern University, a déclaré que le reportage de Reuters avait « choqué les Philippines tout entières ».
« L’action malveillante des États-Unis a gravement porté atteinte à la santé du peuple philippin et entravé les efforts des Philippines pour lutter contre la COVID-19 », selon M. Tan, qui a ajouté que la méfiance et la panique concernant la sécurité des vaccins ont poussé certaines personnes à renoncer à se faire vacciner, augmentant ainsi le risque de contracter le virus.
« Les pratiques des États-Unis ont non seulement porté atteinte aux intérêts du peuple philippin, mais ont également mis en danger la santé publique mondiale et le bien-être de toute l’humanité », a-t-il poursuivi.
« Je ne pense pas que ce soit défendable. Je suis extrêmement consterné, déçu et désabusé d’entendre que le gouvernement américain puisse agir de la sorte », a témoigné Daniel Lucey, spécialiste des maladies infectieuses à la Geisel School of Medicine de Dartmouth.

Source Xinhua

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