Déclaration de l’Observateur permanent de l’État de Palestine à l’ONU

"Aussi difficile que puisse paraître la prise des décisions nécessaires, les conséquences de l’inaction sont infiniment plus élevées"

24 octobre 2023

Réuni le 16 octobre, le Conseil de sécurité a rejeté par 5 voix pour, 4 voix contre (États-Unis, France, Japon et Royaume-Uni) et 6 abstentions un projet de résolution présenté par la Russie. Ci-dessous la réaction du représentant palestinien à l’ONU, Riyad Mansour à la suite du vote.

Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État de Palestine, a déclaré que depuis 10 jours, le monde regarde Israël agresser plus de 2 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza et compte les gens tués, blessés, déplacés et terrorisés.

Israël n’a épargné une seule famille palestinienne à Gaza, a-t-il dénoncé, ajoutant que personne ne devrait oublier qu’il s’agit de vies humaines, que les vies palestiniennes ont aussi une importance et personne ne devrait entretenir l’illusion que tuer le plus de Palestiniens possible rendra les Israéliens plus sûrs.

Israël, a-t-il poursuivi, a assiégé la bande de Gaza pendant 17 ans, lançant des agressions répétées. Cela l’a-t-il rendu plus sûr ? Peut-il convaincre qui que ce soit que tuer plus de Palestiniens innocents, à savoir des enfants, des femmes, des hommes, des vieux et des jeunes, est la réponse ?

Je suis venu à ce Conseil à plusieurs reprises pour vous dire : le peuple palestinien ne croit plus que l’aide est en route. Prouvez-leur qu’ils ont tort. Redonnez-leur l’espoir dans votre action collective.

M. Mansour a énuméré une longue liste de violations répétées des droits des Palestiniens, tués par des soldats ou des colons israéliens, depuis des années maintenant. Vous nous demandez de faire preuve de retenue et vous nous dites que la violence n’est pas la solution, alors même qu’Israël continue de coloniser et d’annexer notre terre et de mutiler et de tuer notre peuple.

Pourquoi ce Conseil n’est-il pas en mesure d’obtenir un cessez-le-feu pour mettre fin aux massacres ? Il faut, a martelé l’Observateur permanent, arrêter les tueries et les destructions. Sur le terrain, a-t-il décrit, le système humanitaire et sanitaire de Gaza s’est effondré.

Plus d’un million de personnes ont fui et les gens ne peuvent même pas enterrer leurs proches et les pleurer. Il faut, a-t-il poursuivi, lever le siège et assurer un accès humanitaire immédiat et sans entrave pour sauver des vies. Il y a quelques mois, a rappelé M. Mansour, j’avais déjà déclaré devant ce Conseil : « Aussi difficile que puisse paraître la prise des décisions nécessaires, les conséquences de l’inaction sont infiniment plus élevées. »

À ce stade, a estimé l’Observateur permanent, il faut faire trois choses, du point de vue juridique, moral et politique. Il faut d’abord arrêter l’assaut contre notre peuple, maintenant, permettre un accès humanitaire immédiat et sans entrave dans toute la bande de Gaza et mettre fin au déplacement forcé de notre peuple. Israël n’a pas le droit de les forcer à choisir entre la fuite forcée ou la mort.

Il faut ensuite reconnaître la nécessité de protéger les civils et de respecter le droit international. Pensez au fossé qui se creuse entre l’Occident et le monde arabo-musulman, entre le Nord et le Sud, entre les communautés.

Notre conflit est un conflit politique, pas religieux. C’est ce qui le rend soluble. Mais il a un impact, compte tenu de son importance, dans la région et le monde. Si vous ne voulez pas d’un débordement régional et international, a prévenu l’Observateur permanent, arrêtez les massacres.

Il s’est dit reconnaissant pour les efforts de tous ceux qui se mobilisent pour mettre fin au carnage, permettre l’accès humanitaire et mettre fin au déplacement forcé des populations. Nous continuerons à travailler avec eux, en sachant que chaque minute compte car le peuple palestinien de Gaza n’a pas de temps à perdre.

Il a enfin adressé un message, en arabe, au peuple palestinien et à la population de Gaza, en l’assurant que des millions de personnes à travers le monde les voient, les appuient et défendent leur liberté, leur dignité et leur cause juste. Peu importe le nombre de victimes, l’occupation prendra fin et l’État de Palestine sera créé. Nous allons survivre car la raison et le droit sont de notre côté, a-t-il assuré.

Source : Couverture des réunions & communiqués de presse de l’ONU


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