Un électeur sur quatre a voté pour un parti ultra-conservateur

Autriche : l’extrême droite fait un résultat inquiétant

1er octobre 2013, par Céline Tabou

Dimanche 29 septembre, la coalition centriste autrichienne a remporté les élections législatives. Créée pour ces élections, la coalition des sociaux-démocrates et des conservateurs a obtenu 99 sièges sur 183.

Le scrutin est marqué par la forte progression des partis d’extrême droite, comme le FPÖ, qui gagne près de quatre points avec 21,40%, contre 17,54% en 2008, et du parti du milliardaire canado-autrichien Frank Stronach, recueillant près de 6%, qui freine son concurrent direct et met à mal le BZO.

Un mandat renouvelé

Le Parti social-démocrate (SPO), centre gauche, du chancelier Werner Faymann a obtenu 27,1% des voix, soit 53 sièges au Parlement. Ce chiffre est en baisse de 2,2% comparé à l’année 2008.

De son côté, le Parti populaire autrichien (OVP), centre droit, a décroché 23,8% des voix, soit 46 sièges.

Leur coalition a permis d’obtenir 99 sièges sur 183, détenant ainsi la majorité au Parlement pour un mandat de cinq ans.

Le chancelier social-démocrate sortant Werner Faymann, qui sera de nouveau au pouvoir, détient un bon bilan. Le chômage touche 4,5% de la population active, contre une moyenne de 11% en Europe, en raison d’un système de formation et d’aide à l’apprentissage qui permet de limiter le chômage des jeunes. 9% des jeunes Autrichiens sont sans emploi, contre 23% dans le reste de l’Europe.

Point de tension de la politique menée par Werner Faymann, les nombreux scandales de corruption et les querelles internes, paralysant certaines réformes.

Les deux grands partis du centre, SPO et OVP, ont enregistré leur plus mauvais score depuis l’avènement de la 2ème République d’Autriche, après l’effondrement en 1945 de la dictature nazie, alors que les Autrichiens ont privilégié depuis 68 ans les alliances entre ces deux formations, gage de stabilité dans le pays et reflet d’un large consensus social, a expliqué l’“Agence France Presse”.

Trois partis d’extrême droite en lice

Les élections législatives ont surtout été marquées par la progression des partis d’extrême droite, qui ont obtenu tous ensemble plus de 25% des voix à cette élection. Le parti FPO, dirigé par Heinz Christian Strache, a progressé de 4%, pour atteindre 22,4% des suffrages, auxquels il faut ajouter les 3,5% pour le BZO, scission du FPO. Ce dernier obtient cinq points de plus par rapport à 2008 (17,54%). Heinz Christian Strache, qui aime à se faire appeler « HC » , parlait dimanche d’ « un miracle bleu », en référence à la couleur de son parti.

Cette progression électorale permet au parti nationaliste de « se rapprocher à nouveau du pouvoir qu’il a déjà exercé aux côtés des conservateurs après son score de 27% aux législatives de 1999 », ont indiqué les observateurs.

Après avoir mené une campagne contre l’Europe, la monnaie unique, l’immigration et l’islam, le FPO s’est aussi concentré sur l’allégement fiscal des PME.

L’autre parti d’extrême droite, BZO, fondé par le défunt Jörg Haider, n’a pas franchi la barre des 4% pour pouvoir rester au Parlement.

Et le parti eurosceptique du milliardaire Frank Stronach a obtenu 5,79% des suffrages, bien que crédité de 12% d’intentions de vote il y a un an. Après une campagne chaotique, le parti de Frank Stronach a permis de freiner l’expansion du FPO et a mis à mal le BZO, ont expliqué les médias. Cependant, les représentants de l’extrême droite devraient maintenir la pression dans l’opinion lors des prochaines élections européennes.

Céline Tabou


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