Le président des États-Unis arrive aujourd’hui au Kenya

Barack Obama tente de convaincre les Africains

24 juillet 2015, par @celinetabou

Après un Sommet USA-Afrique mitigé et peu concluant, le président américain Barack Obama veut s’assurer que la dynamique va prendre entre les deux parties. Une volonté farouche, car la Chine et l’UE sont les premiers partenaires économiques des pays africains.

Barack Obama entame aujourd’hui une tournée en Afrique de l’Est.

Dans un contexte compliqué pour les Américains, le président des USA a plaidé, le 22 juillet, pour que les relations entre les Etats-Unis et le continent atteignent « une nouvelle dimension ». Ce dernier a assuré que « malgré ses nombreux défis (…) l’Afrique est un endroit d’un incroyable dynamisme, l’un des marchés qui croît le plus vite au monde, une population extraordinaire, une résilience extraordinaire, et elle a le potentiel d’être le prochain centre de la croissance économique mondiale ».

Solde commercial positif pour les Etats-Unis

Pourtant l’objectif de Barack Obama en Afrique est plus économique que diplomatique. Le pays veut rattraper son retard sur la Chine et l’Union européenne. Raison pour laquelle, il a signé le 29 juin dernier, le projet de loi renouvelant pour 10 ans l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). Il s’agit du principal outil d’échanges entre l’Amérique et l’Afrique sub-saharienne, lancé sous la présidence de Bill Clinton en 2000. Ce document donne des avantages aux produits africains.

Pourtant dans cette relation, les Etats-Unis s’en tirent avec un solde commercial positif de 3,5 milliards de dollars. Le commerce entre les Etats-Unis et l’Afrique s’est établi en 2014 à 73 milliards de dollars, dont 38 milliards d’exportations et 35 milliards d’importations. La Chine et l’Union européenne se classent 1ère et 2e avec respectivement 200 milliards de dollars et 140 milliards de commerce annuel avec l’Afrique.

Barack Obama va visiter le Kenya, pays de son père, avec lequel le volume des échanges a atteint en 2014 un total de 2,2 milliards de dollars avec un excédent d’un milliard de dollars au profit des Etats-Unis. À la différence de l’Ethiopie, où le président américain poursuivra sa visite, le commerce est de 1,9 milliard de dollars avec un solde également positif pour les Etats-Unis de 1,5 milliard de dollars.

Dans le cadre du African Growth and Opportunity Act, les importations des pays africains vers les Etats-Unis se sont élevées à 14,2 milliards de dollars en 2014. Un chiffre en baisse de 47 % par rapport à l’année précédente, en raison de la chute de 55 % des importations de pétrole. Les principaux pays à profiter de ce programme sont l’Angola, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Tchad et le Gabon. Le président américain a évoqué le lancement d’initiatives pour développer notamment le commerce, la santé, ou encore la sécurité alimentaire.

Présence américaine accrue sur le continent

Barack Obama arrive également à un moment où la présence militaire relativement discrète en Afrique, s’est accentuée et surtout concentrée autour du conseil aux armées locales et des opérations de contre-terrorisme contre les groupes extrémistes.
« Nos efforts sur le continent africain sont fondés sur des moyens novateurs et créatifs pour avoir des petits, très petits éléments sur le terrain pour conseiller et assister les pays » luttant contre les groupes extrémistes, a expliqué le général David Rodriguez, commandant des troupes américaines pour l’Afrique.

« Pour l’instant, nous ne voyons pas l’intérêt d’avoir un nombre significatif de troupes américaines basées sur le continent africain. Et d’ailleurs, ce n’est pas en général ce que veulent nos partenaires africains », avait ajouté ce dernier, selon l’AFP.
Selon certains médias, la seule base militaire permanente américaine sur le continent est à Djibouti, depuis 2003, dans le cadre des réformes sécuritaires des Etats-Unis engagées après les attentats du 11-Septembre.

Selon un responsable de la Défense, près de 3.200 militaires et civils américains travaillent dans la base à Djibouti, plaque tournante des activités militaires américaines dans la Corne de l’Afrique. Elle est le point de départ d’opérations de drone contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et les shebab en Somalie.
Depuis plusieurs décennies, les Etats-Unis tentent de créer un réseau de bases militaires de la Mauritanie aux Seychelles, afin de « surveiller les organisations terroristes, lutter contre la piraterie et assurer la sécurité des compagnies pétrolières », explique le magazine Jeune Afrique.

« Quelle que soit la manière dont les États-Unis mènent leurs opérations – en toute discrétion ou au grand jour –, leur intérêt pour l’Afrique démontre que celle-ci est devenue un enjeu majeur dans leur stratégie depuis 2007, année où ils ont commencé à établir leur réseau de bases », assure les journalistes du magazine sur l’Afrique.

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