Environnement

Bateaux bloqués en Antarctique

7 janvier 2014

L’enfer blanc comme le nomme les médias internationaux a conduit plusieurs navires à se retrouver bloquer par la banquise. Les glaces de l’Antarctique ont piégé le brise-glace chinois qui s’était porté au secours des passagers d’un navire russe.

Face à cette situation, des scientifiques ont exprimé leurs colères en raison de la circulation de certains navires dans cette zone. Les passagers du navire russe « Akademik Chokalskiy » reproduisaient l’expédition menée dans l’Antarctique il y a un siècle (1911-1914) par l’explorateur australien Sir Douglas Mawson. Un tourisme qui déplait car, « ce genre d’expédition commémorative n’a aucun intérêt d’un point de vue scientifique », a estimé Yves Frenot, directeur de l’Institut polaire français (Ipev).

Un sauvetage dangereux

Le « Xue Long » (Dragon des neiges) et le bateau australien Aurora-Australis ont secouru par les airs, les passagers du navire russe, « Akademik Chokalskiy », bloqué depuis le 24 décembre par la banquise. Mais le brise-glace chinois s’est retrouvé coincé par la glace, à cause d’un iceberg à la dérive, long d’un kilomètre.

Le capitaine Wang Jianzhong a expliqué à l’agence de presse Xinhua que les glaces flottantes et la position mouvante de l’iceberg, qui s’approche parfois jusqu’à 2,2 km du navire, rendaient toute opération de dégagement complexe. L’hélicoptère du « Xue Long » avait permit l’évacuation de 52 scientifiques, touristes et journalistes australiens, britanniques et néo-zélandais coincés à bord de l’Akademik Chokalskiy à environ 180 km à l’est de la base française Dumont d’Urville.

Les problèmes du Xue Long mettent en évidence les dangers de la navigation en Antarctique et la complexité des interventions de secours. John Young, directeur général de l’Autorité australienne de secours en mer (Amsa) a expliqué l’opération menée autour du navire russe « était assez difficile ». Ce dernier a ajouté qu’il ne faudrait pas que « ce soit trop souvent aussi loin. Toutes les opérations (de sauvetage) en Antarctique sont délicates à cause de la nature du milieu et dans ce cas particulier en raison du mouvement de la glace et des conditions météo changeantes ».

Réglementé les opérations polaires

Face à l’ampleur de la situation et aux raisons qui ont amené l’Akademik Chokalskiy, John Young, a proposé que « les leçons tirées de ces expériences » soient « transmises à l’Organisation maritime internationale pour édicter des règles encadrant les opérations polaires ». L’opération de secours du navire russe l’Akademik Chokalskiy a eu des conséquences sur les programmes de recherche dans l’Antarctique, a affirmé Yves Frenot, directeur de l’Institut polaire français (Ipev). L’Astrolabe français s’était également retrouvé coincé par le changement de climat, l’obligeant à supprimer une campagne océanographique de deux semaines.

Yves Frenot a expliqué à l’AFP : « Mais nous avons été relativement chanceux. Les Chinois ont été contraints d’annuler toutes leurs expériences, et mon homologue australien est vert de rage parce que toute sa saison d’été est foutue ». Après le sauvetage, l’Aurora australien a été contraint de suspendre sa mission d’approvisionnement de la base australienne pour venir en aide au navire russe. Cependant, les autorités ne savent pas encore quel sera l’impact précis sur les programmes scientifiques.


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