Beppe Grillo au cœur de l’impasse politique

5 mars 2013, par Céline Tabou

Depuis les 24 et 25 février, les Italiens sont en pleine crise politique. Malgré une majorité centre-gauche acquise lors des législatives, le Sénat reste en équilibre. Mais le chef de la gauche, Pier Luigi Bersani, a annoncé la création d’un gouvernement minoritaire.

Pier Luidi Bersani a annoncé la publication d’un programme « en sept ou huit points » qu’il soumettra mercredi 6 mars à la direction de son parti puis au président Giorgio Napolitano, chargé de désigner le prochain président du Conseil.

Les autres partis sont invités à se prononcer, notamment le Mouvement des 5 étoiles, protestataire de Beppe Grillo. Cependant, Pier Luigi Bersani a réitéré son refus d’une alliance avec la droite de Berlusconi pour gouverner.

« Appelez-le gouvernement minoritaire, gouvernement d’objectifs, moi je l’appelle gouvernement de changement », a expliqué dans une interview au journal de gauche “La Repubblica” le patron du Parti démocrate.

Les trois principales forces sont dans l’ordre la gauche de Pier Bersani, le PDL-Ligue du Nord de Berlusconi et le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo, qui reste le principal acteur de cette impasse. En effet, détenteur d’un quart des voix, soit 25,5% des suffrages aux législatives, Beppe Grillo veut s’imposer et imposer ses thèmes de campagne, comme la renégociation de la dette de son pays.

Dans l’hebdomadaire allemand “Focus”, l’ex-humoriste a expliqué : « Nous sommes écrasés, non pas par l’euro, mais par notre endettement. Quand les intérêts atteignent 100 milliards d’euros par an, on est mort. Il n’y a pas d’autre choix » qu’une renégociation de la dette.

Dans un contexte de récession économique, ce dernier a affirmé que « dans six mois (...), on ne pourra plus payer les retraites et les salaires du service public » .

Selon l’hebdo “Focus”, l’homme politique aurait indiqué que « si la situation financière de l’Italie n’est pas modifiée, elle quittera l’euro et reviendra à la lire ».

Face à ces déclarations, le ministre allemand de l’Economie et vice-chancelier, Philip Rösler, a appelé à la poursuite des réformes engagées par Mario Monti. « L’Italie a, en tant qu’économie majeure en Europe, une grande responsabilité. Il n’y a pas d’autre choix que la politique de réformes structurelles engagée. Je suis confiant dans le fait que tous les responsables en Italie reconnaissent l’importance de (préserver) la stabilité », a relevé l’Agence France Presse.

Refusant une coalition avec le chef de la gauche Pier Luigi Bersani, le mouvement protestataire a posé des conditions pour rejoindre un tel gouvernement. Il a demandé une modification du code électoral, la suppression des remboursements des frais de campagne et un maximum de deux législatures pour chaque député. « Un gouvernement (qui prendrait ces mesures) aurait bien évidemment immédiatement notre soutien », a repris l’AFP.

Céline Tabou

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