L’Occident accusé d’ignorer la menace de la secte

Boko Haram assassine 2.000 personnes au Nigeria

13 janvier 2015

Pendant que les regards étaient tournés vers Paris, d’autres terroristes ont continué à massacrer. Au Nigeria, Boko Haram a perpétré sa pire exaction, avec 2.000 morts en quelques jours selon les estimations. Hier, la France a réagi par la voix d’un porte-parole d’un ministère.

« Selon des informations récentes, le groupe armé Boko Haram aurait massacré un grand nombre de personnes depuis l’attaque débutée le 3 janvier contre la ville de Baga dans le nord-est du Nigeria », affirme Amnesty International, organisation de défense et de promotion des droits humains.
« Il semble que l’attaque contre Baga et les localités alentour pourrait être la plus meurtrière à ce jour d’une série d’actions de plus en plus haineuses menées par le groupe, a déclaré Daniel Eyre, chercheur sur le Nigeria à Amnesty International. Si les informations indiquant que la ville a été en grande partie rasée et que des centaines de civils (peut-être même 2 000) ont été tués sont exactes, nous sommes en présence d’une escalade sanglante très inquiétante des actions de Boko Haram contre la population civile.
« Nous sommes actuellement mobilisés pour recueillir plus d’informations sur ce qui s’est passé durant l’attaque contre Baga et la zone alentour. Il est plus que jamais impératif que Boko Haram cesse immédiatement ces assassinats absurdes de civils et que le gouvernement nigérian prenne des mesures pour protéger une population qui vit dans la peur constante des attaques », a déclaré Daniel Eyre.

Détermination sélective ?

L’archevêque catholique de Jos, au centre du Nigeria, a accusé l’Occident d’ignorer la menace de la secte islamiste, Boko Haram. Ignatius Kaigama a déclaré que la communauté internationale devait montrer plus de détermination pour freiner la progression du groupe au Nigeria.
Les dirigeants du monde entier doivent selon lui faire preuve du même esprit d’unité et d’engagement observé après les récents attentats en France.
Le secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a également condamné des violences qualifiées de "perverses” qui ont cours au Nigeria. Il s’est dit consterné par les informations faisant état de centaines de morts dans l’Etat de Borno.
Les massacres sont à l’origine d’importants déplacements de population.

Plus de 850.000 réfugiés

Quelque 7.300 réfugiés nigérians sont arrivés dans l’Ouest du Tchad dans les 10 derniers jours, fuyant les attaques des insurgés de Boko Haram sur la ville de Baga et les villages environnants au nord du Nigeria, selon l’agence des réfugiés des Nations-unies. Ils fuient les massacres perpétrés par l’organisation terroriste Boko Haram.
En décembre, les premiers résultats d’un recensement gouvernemental toujours en cours, organisé avec l’appui technique du HCR, a révélé qu’au moins 90.000 personnes, y compris les ressortissants nigériens vivant déjà au Nigeria, ont trouvé refuge dans la région de Diffa du Niger depuis mai 2013.
En somme, le conflit dans le Nord-Est du Nigeria a conduit à l’exode de 135.000 personnes - autour de 35.000 Nigérians au Cameroun et 10.000 au Tchad et le déplacement d’au moins 850.000 personnes au sein des Etats nigérians de l’Adamaoua, de Borno et de Yobe.
La France a réagi hier, par la voix d’un porte-parole du ministère des Affaires étrangères : « condamne l’escalade des violences dans le nord-est du Nigeria au lendemain des attaques terroristes menées contre les localités de Baga et ses environs, Maiduguri et Potiskum. Le recrutement d’enfants pour commettre certaines attaques rend ces actes odieux encore plus abjects ».
Les dirigeants occidentaux sont au pied du mur. Vont-ils être solidaires des Nigérians comme ils ont su l’être des Français ?

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus