Vers une transition

Burkina Faso : L’Armée fait des concessions, les civils poursuivent les négociations sur la Charte

13 novembre 2014

Les différents acteurs de la scène politique et l’Armée se sont accordé sur des points de désaccord de la Charte de la transition, alors que les négociations entre les civils se poursuivent ce jeudi afin de finaliser le document.

Le projet de la Charte de la transition élaboré par les civils a reçu mercredi les amendements de l’Armée.

Dans leur projet initial de la Charte de transition, les civils avaient proposé un président civil, un gouvernement de 25 ministres et une Assemblée de transition composée de 90 députés, dont 10 sièges reviendraient aux militaires et 10 autres à l’ancienne majorité.

L’Armée a, de son côté, préconisé une Assemblée de transition qui devrait comporter 60 membres, répartis équitablement entre l’opposition (15 sièges), la société civile (15), l’armée (15) et l’ancienne majorité (15).

Les propositions de l’Armée dissimuleraient deux objectifs, accuse la société civile : restaurer l’ancien régime en impliquant ses dirigeants dans le jeu de la transition et maintenir inchangée la Constitution à travers l’appel à supprimer l’Assemblée de transition.

Des militaires ayant pris part, mercredi, à une commission de négociations, aux côtés de l’opposition, de la société civile et des autorités religieuses et traditionnelles, ont indiqué que des concessions ont été faites, mais que la décision finale reviendrait à la hiérarchie.

L’Armée a accepté que le président de l’Assemblée intérimaire, le Conseil national de transition (CNT), soit une personnalité civile élue par ses pairs qui choisira lui-même son Premier ministre, ce dernier nommant les 25 membres du gouvernement.

Aucun des cadres du futur régime ne pourra participer aux prochaines élections, précise le texte.

Selon le document, il est envisagé la création d’une instance de réconciliation nationale et des réformes. Un organe qui mettra en place une Commission "Vérité et réconciliation" pour élucider les crimes économiques et de sang commis sous l’ancien régime.

Dans l’après-midi de ce jeudi, des représentants de la société civile et de l’opposition doivent se réunir pour statuer sur les nouvelles propositions de l’Armée.

"Nous avons des composantes différentes, il est clair que si une composante a des propositions, il faut que les autres composantes aillent les examiner avant de donner leur réponse. Ce matin, les partis politiques, la société civile, les autorités coutumières et religieuses se sont réunies et ont fait des amendements au texte qui a été proposé", a indiqué le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré.

Après le départ de Blaise Compaoré, poussé à la démission, suite à une insurrection populaire, le 30 octobre dernier, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, numéro 2 de la Garde présidentielle s’est emparé du pouvoir.

La communauté internationale et l’Union africaine avaient donné un ultimatum de deux semaines pour remettre le pouvoir aux civils.


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