« Sarkozy (président français) appelle Dos Santos (Angola) à soutenir Kabila (RDC) », titre à sa une le quotidien Le Palmarès, proche du gouvernement Muzito, dans sa livraison de ce samedi matin.
Le journal signale que « l’Angola mobilise ses troupes dans l’Est de la RDC afin de mettre fin à la guerre qui profite au Rwanda et à ses parrains seuls ».
« Londres, de son côté », poursuit "Le Palmarès", « après une longue opposition, est enfin d’accord pour le renforcement de la Mission de l’ONU au Congo (MONUC) en hommes et en équipements. Mais pour les observateurs avertis, Londres craindrait seulement de perdre la face devant les pays de la SADC (Communauté de développement des pays de l’Afrique australe) qui viennent en force avec l’appui de la France ».

Dans le même registre, "L’Avenir", également favorable au gouvernement congolais, titre en manchette : « Paris mobilise, l’Angola fustige le comportement du Rwanda en RDC ». Ce quotidien informe que la France a mobilisé l’Union européenne au cours d’une réunion à Bruxelles sur la question du renforcement de la MONUC et de l’envoi de l’aide humanitaire.
« L’ONU », rapporte le journal, « envoie Olusegun Obasanjo à Kinshasa. Le fait que l’ancien président nigérian soit passé par l’Angola, fait croire qu’il y soit allé pour le dissuader à intervenir en RDC. L’Angola, dans une déclaration de son ministre des Relations extérieures, dénonce la déstabilisation de la RDC par un pays tiers, violant ainsi les conventions internationales ».
"Le Potentiel", proche de l’opposition, relève, dans un article publié dans ses colonnes sur la guerre qui sévit dans l’Est de la RDC, "l’ombre des Anglo-saxons".
« Première "touche de balle" en RDC du nigérian Olusegun Obasanjo, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour une solution négociée. Deux initiatives politiques et diplomatiques qui subiront incontestablement la pression du groupe anglo-saxon », écrit "Le Potentiel", qui ajoute que les analystes soutiennent la thèse d’un complot à la fois interne et externe contre la RDC.
En effet, la RDC est au centre des intérêts divergents régionaux et internationaux. Il est évident que les ressources naturelles du pays alimentent la convoitise de certaines puissances et ne sont pas étrangères à la violence que l’on impose à sa population, fait remarquer "Le Potentiel".
Et de poursuivre, « les diverses conférences et réunions pour dénouer cette crise n’ont toujours pas abordé les questions de fond et n’ont fait que renvoyer et décevoir les attentes légitimes à la paix et à la justice ».

L’ONU et l’UA amorcent le ballet diplomatique dans l’Est de la RDC

L’émissaire spécial de l’ONU, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo et le commissaire chargé de la paix et de la sécurité à l’Union africaine, Ramtan Lamara, sont arrivés vendredi soir à Kinshasa dans le cadre de la recherche d’une solution au conflit armé dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Aussitôt arrivé, l’ancien président nigérian a rencontré le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, puis le chef rebelle selon une source officielle, mais rien n’a filtré de ce tête-à-tête.
Il devait aussi se rendre ce samedi au Nord-Kivu (Est), pour rencontrer le chef rebelle Laurent Nkunda, dont les troupes sont positionnées depuis deux semaines aux portes de Goma, la capitale de cette province.
De son côté, le commissaire à la paix et la sécurité à l’Union africaine est venu réaffirmer le rôle de cette institution panafricaine dans la résolution de la crise de l’Est de la RDC.
Depuis deux semaines, plusieurs personnalités, tant de l’Union africaine, de l’Union européenne que de l’ONU continuent à fouler le sol congolais afin de trouver une voie de sortie à la crise qui secoue l’Est de la RDC, avec la reprise des hostilités depuis fin août dernier entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkundabatware, note-t-on.

Les femmes de Goma décrètent vendredi "journée de deuil"

Près d’un millier de femmes issues de toutes les couches sociales de Goma ont organisé, vendredi matin, une cérémonie de deuil à la mémoire de toutes les victimes de la guerre qui sévit à l’est de la RD Congo, notamment celles de Kiwandja et de Rusthuru, a-t-on appris de sources onusiennes à Kinshasa.
Les femmes étaient toutes vêtues en noir, symbole d’un deuil, selon les mêmes sources, qui expliquent que des représentantes des manifestantes ont, à tour de rôle selon leur confession religieuse, imploré la grâce de Dieu pour que les armes se taisent au Nord-Kivu.
La plupart portaient des calicots et des papiers sur lesquels on pouvait lire, notamment : « Nous en avons marre ! Trop c’est trop ». « Il est temps d’agir » ou encore « Nous pleurons nos enfants tués à Kiwandja et à Rutshuru. Nous n’y sommes pour rien, pourquoi autant de massacres ? »
Au cours de cette cérémonie, la plupart ont fondu en larmes. Beaucoup d’entre elles disent avoir perdu un parent dans le conflit. Les manifestantes ont promis de continuer leurs actions jusqu’à ce que les décideurs et la communauté internationale entendent leurs pleurs.