Cette élection européenne du 13 juin prochain a ceci de particulier que l’outre-mer forme une seule et unique circonscription, sur laquelle le soleil ne se couche jamais. S’étendant des Caraïbes au Pacifique en passant par l’océan Indien, cette circonscription est riche par sa diversité et par l’originalité des problèmes auxquels se trouvent confrontées les populations concernées.
Mais, fait remarquer Paul Vergès, tête de liste de l’Alliance, lors du pique-nique de dimanche à L’Étang-Salé, cette élection, l’Outre-Mer est marquée par plusieurs caractéristiques.

Un message

En premier lieu, alors qu’aux régionales ce scrutin était marqué par la division et la multiplicité des listes, cette fois les choses sont beaucoup plus claires. Certes, la sanction de la politique menée par Jean-Pierre Raffarin est plus que jamais d’actualité et constitue un dénominateur commun. Mais, souligne Paul Vergès, la caractéristique essentielle de ce scrutin, c’est la mise en avant de la dignité de l’outre-mer. C’est le message qui prévaut de la part de tous ceux qui, des Antilles à la Polynésie, soutiennent l’Alliance. Une dignité qui se traduit par un message simple : "Ce n’est pas à Paris de désigner nos candidats".
Ce que fait également remarquer Paul Vergès, c’est qu’au nom de ce message de dignité, si chacun des partenaires garde son identité et sa spécificité, la cause est suffisamment importante pour faire taire les divergences locales.
Ainsi, Aimé Césaire, figure historique du Parti progressiste martiniquais, retiré de la vie politique de son pays depuis deux ans, est sorti de sa retraite pour apporter un soutien clair et sans ambiguïté à la liste menée par Paul Vergès (voir “Témoignages” du samedi 29 mai) .

Soutien des autres DOM

Autre soutien clairement affirmé à l’Alliance : celui des présidents de collectivité de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane. Dans le comité de soutien présidé par Aimé Césaire, on retrouve également Christiane Taubira, députée guyanaise, ou encore M. Karam, proche parent d’Antoine Karam, président du Conseil régional de Guyane. En Polynésie, alors que le PS revendique le soutien d’Oscar Temaru, Paul Vergès rappelle que Nicole Douteau, candidate sur la liste de l’Alliance, est aussi alliée de M. Temaru. "J’ai une alliée qui est candidate sur votre liste, les autres ne peuvent être que des adversaires", déclarait M. Temaru à Paul Vergès.
Pour les jours qui viennent, Paul Vergès se rendra aux Antilles. Il tiendra meeting en Martinique puis en Guadeloupe vendredi et samedi. Toujours aux Antilles, il rencontrera différentes formations politiques effectuera des visites protocolaires aux présidents des assemblées, aux associations de maires de Guadeloupe et de Martinique. Sont également prévues des séances de travail avec les planteurs de bananes et des organisations syndicales.
Après les Antilles, retour à La Réunion, où deux meetings sont prévus. L’un à Saint-Pierre le 9 juin et le second le 11 juin à Saint-Denis.

S. D.

Paul Vergès de retour de Paris

Accueil rythmé

De retour de Paris, où il a déposé la liste “Alliance pour l’outre-mer” au ministère de l’Intérieur, Paul Vergès a été accueilli samedi à l’aéroport par une forte délégation. Derrière une banderole L’Alliance, s’étaient regroupés des membres des sections du PCR, du MGER, des élus de la Région et les maires (PCR) du Port, de Sainte-Suzanne et de La Possession. Un groupe de femmes de l’archipel comorien ont mis une chaude ambiance dans le hall d’accueil en attendant la sortie de Paul Vergès, qu’accompagnait le co-listier mahorais Saïd M’Chindra, en transit vers Mayotte. Pendant plus d’une demi-heure, le hall à résonné de chants mahorais, rythmés du claquement de petits tasseaux de bois accompagnant les mélopées. Des colliers de fleurs sont passés de mains en mains pour finir pendus au cou des trois maires présents.
En retrait, une délégation de l’UDF-La Relève conduite le maire de Saint-Louis, attendait l’arrivée de François Bayrou, qui devait débarquer d’un vol suivant.
Dès que Paul Vergès et Saïd M’Chindra ont atteint le hall, les chants ont redoublé de vigueur, les Mahoraises ont sorti de nouveaux colliers de fleurs et toute la petite foule entourant les candidats a glissé vers l’extérieur, sous les regards amusés ou interloqués des badauds.
Dehors, Saïd M’Chindra s’est adressé dans leur langue aux femmes qui leur avaient fait une telle fête. Paul Vergès, fatigué mais revigoré par l’accueil, a repris pied dans la campagne, qui l’attendait dès dimanche à l’Étang-Salé.

P. D.