Claude Najède, conseiller municipal à Saint-Benoît

’Cette victoire du “non” est historique’

1er juin 2005

(page 3)

Le 29 mai 2005, l’union Fruteau-Audifax, les leaders du “oui” à Saint-Benoît, a été désavoué. Cette victoire est historique dans cette commune. Nous étions les deux seuls conseillers municipaux de l’opposition (Gilbert Ramin et moi) à appeler à voter “non”. Il suffit de relire “Témoignages” et cela bien avant le début de la campagne. Lors des différentes rencontres et les contacts pris avec la population, nous savions que des électeurs de droite et des socialistes allaient voter “non”. Le choix a été vite fait car la population en avait marre de subir quotidiennement les difficultés, et il fallait donner un coup de semonce.
Les électeurs ont tourné le dos cette fois-ci à Jean-Claude Fruteau et à Bertho Audifax. 5.819 électeurs ont écouté et suivi les consignes du PCR et des autres forces, et cela malgré la complicité de certains médias (ils se reconnaîtront). Lundi soir 30 mai, lors du journal télévisé d’Antenne Réunion, le journaliste disait à propos de la commune de Saint-Benoît que l’opposition et la majorité ont fait campagne comme un seul homme pour le “oui”. Ce journaliste a sciemment nié la présence des deux conseillers communistes au Conseil municipal.
Aujourd’hui que voyons-nous chez les perdants ? Tous s’accordent à dire que c’est de la faute à Raffarin, aux diminutions des CES, à la suppression du jour de la Pentecôte etc. etc. Bref ils tirent sur l’ambulance. La population ne s’y est pas trompée car ces hommes politiques ont soutenu, voté avec cet homme et ils paient le prix.
Nous l’avions dit et écrit que les mensonges tels que voter “non” c’était être contre l’Europe, que le dénigrement, les insultes ou la peur n’avaient pas leur place lors de cette élection. La population n’est pas tombée dans le piège de la démagogie.
Alors que faire demain ? Malgré le changement de gouvernement, il ne faudra pas s’attendre à des miracles. Déjà le MEDEF a fait entendre sa voix en sonnant le tocsin : Il faut, dit-il, accélérer les réformes et comme c’est pratiquement lui qui gouverne, peut-on s’attendre à des cadeaux ? Quant à la gauche, la population veille aux grains car il faudra compter sur les tenants du “non”, et les travailleurs, les chômeurs, les agriculteurs, les fonctionnaires etc... sont attentifs. Toute cette frange de la population attend des changements de cap et de politique car la précarité et la détresse grandissent dans le pays.

Claude Najède,
conseiller municipal à Saint-Benoît


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