Sommet de la FAO

Chaque jour, 17.000 enfants meurent de faim

18 novembre 2009, par Sanjiv Dinama

Le Sommet de la FAO s’est ouvert lundi dernier à Rome sur un constat : rien que pour la journée de lundi, ce sont plus de 17.000 enfants qui sont morts de faim à travers le monde. Durant trois jours, une soixantaine de chefs d’Etat vont tenter de trouver des solutions pour éradiquer le problème. Mais ce sera sans les pays les plus riches. A part l’Italie, les chefs d’Etats des membres du G8 sont absents de la réunion. Ban Ki Moon a souligné le lien entre les crises alimentaire et climatique et a plaidé pour un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre lors du Sommet sur le changement climatique à Copenhague en décembre. Il faut s’unir pour réussir le développement durable afin d’abolir la pauvreté et répondre aux grands défis du 21ème siècle.

C’est devant un parterre de chefs d’Etats, une soixantaine, que Jacques Diouf a ouvert, lundi 16 novembre, le Sommet de la FAO, à Rome. Pour le directeur général de l’organisation de l’ONU pour l’Alimentation et l’Agriculture, ce rendez-vous est « capital ». On est venu d’Afrique, bien sûr, pour assister à ce Sommet, ainsi que d’Asie et d’Amérique latine. Mais à part l’Italie, hôte de la réunion, aucun pays du G8 n’est représenté à cette conférence. Or, aujourd’hui, plus d’un milliard d’êtres humains souffrent de la faim. Et à trois semaines du Sommet de Copenhague, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, a estimé que les deux problématiques, celle de la faim et celle du climat, sont évidemment liées.
« Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes sont affamées », a-t-il dit aux dirigeants rassemblés pour ce Sommet qui doit durer trois jours. Rien que ce lundi, plus de 17.000 enfants mourront de faim, un toutes les cinq secondes, soit 6 millions par an, a-t-il précisé.

Accroitre les investissements dans le développement agricole

Pour lutter contre ce fléau qui est aggravé par le changement climatique et la croissance démographique, Ban Ki-moon a proposé d’accroître l’aide alimentaire mais aussi les investissements dans le développement agricole. Il a suggéré notamment la fourniture de semences permettant d’améliorer la productivité et un meilleur accès aux marchés pour les petits exploitants agricoles, notamment les femmes.
« Ces petits exploitants agricoles sont le cœur et l’âme de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté », a déclaré le Secrétaire général. « Nous devons résister au protectionnisme et mettre fin aux subventions qui faussent les marchés », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que l’an dernier, une réaction en chaîne avait menacé la vie de millions de gens : l’augmentation des prix de l’énergie a entraîné une augmentation des prix alimentaires qui a absorbé une partie de l’argent épargné qui aurait pu être dépensé pour la santé ou l’éducation. Il a souligné le lien entre les crises alimentaire et climatique et a plaidé pour un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre lors du Sommet sur le changement climatique à Copenhague en décembre.

Mettre fin à la spéculation

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a appelé les gens ordinaires à soutenir la campagne sur Internet intitulée “Milliard pour un milliard”. Cette campagne est destinée à créer un lien entre les “connectés” et les personnes souffrant de la faim et à montrer comment de petits dons peuvent faire une énorme différence.
« Le défi de nourrir 1 milliard de gens peut sembler énorme, mais vous pouvez maintenant remplir le bol d’un enfant affamé par un simple clic de souris », a dit la directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran. « Si 1 milliard d’usagers de l’Internet donne 1 dollar, ou 1 euro par semaine, nous pouvons littéralement transformer la vie ».

Mais il faut avant tout mettre fin à la spéculation sur les biens de première nécessité. La spéculation est à l’origine de la flambée des prix alimentaires. On ne peut pas mettre la nourriture sur le même plan que n’importe quelle autre marchandise. Les spéculateurs se font aujourd’hui de l’argent sur le dos des pauvres, qui meurent de faim.

Sanjiv Dinama

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