Contrôle physique du personnel de l’Education

Chasser les “fantômes” des états de salaires

De notre correspondant A. Mohamed

3 mars 2007

Le Comité de Suivi pour la préparation de la rentrée scolaire, dont l’une des missions était le nettoyage les états de salaire, demande à ce que la lumière soit faite sur les sommes indûment perçues par certains fonctionnaires. Ce travail a été exécuté par des représentants des Ministères de l’Education, des Finances avec une forte implication des syndicats des enseignants afin de permettre le paiement par la Commission européenne de 4 mois d’arriéré de salaire de 2006.
Le Comité de Suivi s’était vu investir, selon les recommandations de l’expertise de Saandi Assoumani de 2VM Consulting, des missions d’harmoniser les listes émanant de l’Education avec les états de salaire établis par la Direction du Budget pour éliminer les agents fantômes et assurer dans, un cadre élargi, l’opération d’émargement des états de salaire en vue de procéder à une vérification physique des agents.

Après 21 jours de travail, le Comité a remis son rapport au gouvernement et à la Cellule d’Appui à l’Ordonnateur National du FED qui coordonne les actions de la Commission européenne aux Comores. C’est ce qui a permis le paiement de la 1ère tranche (2 mois de salaire) dans le cadre de l’avenant au Projet d’Appui au Secteur de l’Education aux Comores, PASEC financé à hauteur de 16 millions d’euro par le 9ème FED.

Au cours d’une conférence de presse, le Secrétaire général du syndicat des enseignants a affirmé que le Comité veut maintenant pousser plus loin le travail, d’abord pour satisfaire aux conditions de la 2ème phase de l’accord conclu avec la Commission européenne, mais aussi pour obliger l’administration des Finances et de l’Education à s’expliquer sur la gestion du personnel et des salaires.

En effet, il apparaît dans ce rapport 3 catégories de fonctionnaires : le personnel sans problème qui figure dans les listes de l’Education et dans les états de salaire et dont la présence effective sur le lieu de travail a été prouvée ; le personnel exerçant effectivement, mais absent du fichier informatisé de la Direction du Budget et qui est payé sur la base d’état manuel ; et plus grave le cas du personnel qui émarge dûment au budget, qui est effectivement payé, mais qui n’est répertorié dans aucun service au Ministère de l’Education.

Mauvaise organisation ou détournement ?

Pour Chabane Mohamed du syndicat des enseignants du Secondaire, c’est un travail qui revenait à l’administration. Cependant, il dit ne pas regretter cette implication maximum de son organisation, car non seulement cela a permis de gagner du temps, vu la lourdeur de l’administration, mais surtout d’assurer la fiabilité des résultats.

Pour le conférencier, cette situation relève d’un manque de coordination entre le Ministère de l’Education qui emploie le personnel, le Ministère de la Fonction publique qui gère les carrières et celui des Finances qui assure les paiements. Il se demande si cela est dû à une mauvaise organisation ou bien ce sont des pratiques savamment entretenues pour détourner de l’argent.

Le syndicaliste a cité des cas de lettres de suspension de salaire pour cause de mise à disposition, décès ou abandon de poste, émanant du Ministère de l’Education, qui sont bien arrivées à la Direction du Budget, mais qui ne sont pas prises en compte dans l’établissement des états de salaire.

Il s’est posé la question de savoir si les intéressés sont au courant qu’ils touchent indûment des salaires ou bien ce sont les agents des services financiers qui opèrent à leur insu.

A. M.


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