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19 novembre 2020, par
Le 17 novembre est une date très importante en Grèce. En effet, elle marque la mémoire d’un évènement tragique s’étant tenu entre le 14 et le 17 novembre 1973, l’occupation de l’Ecole Polytechnique d’Athènes par des étudiants opposés à la dictature pro-impérialiste dite « des Colonels », soutenus par le peuple et les travailleurs d’Athènes.
Sur place, une véritable organisation populaire est née : installation d’une radio clandestine, organisation d’un hôpital populaire pour soigner les blessés, etc.
Pour les déloger, le régime fit appel à des chars d’assaut, ce qui fit au moins 24 morts et une centaine de blessés.
Cet évènement ayant précipité la chute de la dictature, et la fin de la période d’emprisonnement, d’exil et de tortures de milliers de militants communistes ou syndicalistes, il est depuis devenu un jour de commémoration nationale et un jour férié dans les écoles en Grèce.
C’est également, évidemment un jour particulier pour toutes les organisations anti-impérialistes grecques, qui organisent chaque année de grandes marches à travers le pays, qui culminent avec une grande marche allant en direction de l’ambassade américaine à Athènes.
Cette commémoration est donc un évènement fondamental pour le peuple grec mais également pour l’ensemble du mouvement progressiste, très fort en Grèce (avec le syndicat PAME et le parti communiste KKE par exemple, mais également le mouvement anarchiste) en particulier par les slogans portés par les étudiants et repris chaque année : « du pain, de l’éducation et la liberté » et « A bas la dictature des colonels, dehors les bases de l’OTAN et des Etats-Unis ».
Cette année, comme toutes les autres devait avoir lieu cette marche, mais le gouvernement réactionnaire a décidé de l’interdire, officiellement pour raisons sanitaires, la crise COVID n’épargnant évidemment pas la Grèce.
Pourtant, l’année dernière déjà une forte répression s’était fait sentir et un quartier historique de la ville, Exarchia, d’orientation anarchiste était tombé sous le contrôle du gouvernement.
La crise sanitaire était donc le meilleur argument pour faire interdire toute sorte de manifestation, mais les syndicats et partis de gauche ont décidé de braver l’interdit, le tout dans le pur respect des gestes protecteurs et la distanciation physique.
Une pluie de répression s’est alors abattue, les manifestants pacifistes étant chargés par les forces de l’ordre, qui étaient près de 6000 dans les rues. Cette répression fit de nombreux blessés, dont un député communiste, et des dizaines de manifestants interpellés.
Depuis mardi, les messages de soutien envers les manifestants grecs affluent de par le monde, et nombreuses sont également les revendications pour que la crise sanitaire ne se transforme pas en une crise répressive mondiale.
Mathieu Raffini
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