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19 mai 2008
La crise birmane fait exploser le prix du riz : la famine menace l’Asie. La faute en est d’abord au cyclone Nargis qui a tout anéanti dans le delta de l’Irrawady. Mais les hommes ont aussi leur part de responsabilité. La Birmanie, pays pauvre, était néanmoins autosuffisante en termes alimentaires. Elle était même exportatrice de riz. Elle prévoyait d’exporter 600.000 tonnes cette année contre 400.000 l’année dernière. La Birmanie fut même, en 1962, la première exportatrice mondiale de riz. Or, la junte birmane, dans sa grande lucidité, demanda aux agriculteurs birmans de produire des plantes destinées au jatropha. Le jatropha est un biodiesel, qui n’est pas vraiment comestible.
Un risque de famine encore inédit
La Birmanie, donc, première victime des biocarburants. Il est certain qu’à l’échelle mondiale, les biocarburants ont fait grimper le prix des céréales, comme le maïs. Et la hausse du prix des céréales a entraîné celle du riz. En 2007, le prix du riz a été multiplié par 3, le riz blanc thaïlandais atteignant les 950 dollars la tonne ; le cyclone pousse le prix du riz à la hausse. D’autant que les gros exportateurs de riz, le Vietnam, l’Inde ou la Thaïlande, commencent à le stocker de peur d’en manquer. L’une des premières victimes de la hausse du prix du riz devrait être le Sri Lanka, qui attendait précisément du riz birman. Or, la junte va sans doute devoir importer du riz - si elle se préoccupe de sa population.
Comment éviter une famine généralisée ? Le riz représente le tiers des besoins en calories de la population asiatique, et seule la Thaïlande, premier exportateur mondial, dispose de stocks suffisants pour alimenter l’Asie. Mais à quel prix va-t-elle le vendre ? Voilà que la Thaïlande a l’idée de créer un cartel du riz, à la manière du cartel du pétrole, de façon à contrôler les prix et les quantités de riz écoulées dans le monde. Jamais la menace de famine n’a été aussi grave.
Bernard Maris, France Inter et Marianne2
Qui sème le biodiesel ne récolte plus de riz
Dans son immense dénuement, la Birmanie avait malgré tout réussi à assurer son autosuffisance en riz, aliment de base dans ce pays, grâce à la production des rizières du delta de l’Irrawaddy. En submergeant le "grenier à riz" des Birmans, le cyclone Nargis a tout anéanti. La FAO, l’Organisation mondiale de l’alimentation, estime à 80% la proportion de récoltes détruites. Il va falloir importer. Au drame humain s’ajoute un désastre agricole, qui va provoquer une pression supplémentaire sur le marché mondial du riz, très agité depuis plusieurs mois.
Avant l’arrivée de la dictature militaire et le lancement de "la voie birmane vers le socialisme", en 1962, la Birmanie avait été le premier exportateur mondial de riz. Puis le pays s’est enfoncé dans la misère et, ces dernières années, le sort des agriculteurs a été encore compliqué par une innovation du régime : remplacer par endroits, de manière parfaitement décousue, selon des humanitaires sur place, la culture du riz par celle d’une plante non comestible qui permet de produire un biodiesel, le jatropha, sans tenir compte des propriétés de la terre, ni des capacités des cultivateurs à transformer le jatropha. La catastrophe birmane rappelle jusqu’à la caricature le dilemme qui apparaît de plus en plus crûment aux pays en développement ou émergents. Faut-il donner la priorité à la protection de l’environnement ou au nombre de bouches à nourrir ?
L’Asie, qui a surtout fait parler d’elle depuis 1 an pour ses fonds souverains et ses taux de croissance mirobolants, paraît moins sévèrement frappée par la crise alimentaire que l’Afrique ou Haïti, mais la Banque asiatique de développement (ADB), qui vient de s’engager à débloquer 2,5 milliards de dollars d’aide à l’agriculture d’ici à la fin 2009, estime à 1 milliard le nombre d’habitants de la région sérieusement affectés par la hausse des prix alimentaires. Des années d’effort de réduction de la pauvreté sont menacées. En Asie, région du monde à la plus forte croissance du nombre de millionnaires, la hausse du niveau de vie a poussé la demande alimentaire, mais plus de 600 millions de gens vivent avec moins d’un dollar par jour.
Le prix du riz, qui fournit le tiers des besoins caloriques de la population asiatique, a commencé à grimper en 2005 ; début 2006, il a franchi le cap des 300 dollars la tonne, puis s’est carrément envolé fin 2007. En avril, il a frôlé les 1.000 dollars la tonne. Plusieurs pays producteurs de la région, confrontés à l’inflation et au risque d’agitation sociale, ont pris des mesures de contrôle des exportations, qui ont eu pour effet de faire encore monter les prix.
Les Asiatiques tiennent pour largement responsables de la hausse des prix des céréales les politiques des pays riches en faveur des agrocarburants, ainsi que la hausse des coûts de l’énergie. Milan Brahmbhatt, économiste de la Banque mondiale spécialiste de l’Asie-Pacifique, relève que l’impact de ces politiques sur le riz est moins direct que sur d’autres céréales parce que, à moins d’être la junte birmane, on transforme rarement la culture du riz en culture de biocarburant : le terrain ne s’y prête pas. Mais l’effet indirect est inévitable, car le riz et d’autres céréales sont substituables. Les avantages tirés de l’utilisation des agrocarburants pour l’environnement justifient-ils le coût pour une partie de l’humanité qui n’arrive plus à payer ses aliments de base ? « Quelle est la valeur du bien-être humain futur (que vise la protection de l’environnement) par rapport à celle du bien-être humain aujourd’hui (assuré par des prix alimentaires abordables) ?, demande Milan Brahmbhatt. C’est l’une des questions clés du débat sur le changement climatique ». La question s’étend aussi, bien sûr, à la culture des OGM, rejetée par les écologistes, mais dont on pense volontiers, dans les pays émergents, qu’ils permettraient d’alléger la crise alimentaire.
A sa manière, le rapport Stern sur l’économie du changement climatique, rendu public fin 2006, privilégiait le bien-être humain futur. En avril, un autre rapport, préparé par l’Association internationale de science agricole et de la technologie du développement, a averti que « l’agriculture moderne devrait changer radicalement si la communauté internationale veut s’accommoder de populations croissantes et du changement climatique ». Le débat continue. Il n’est pas clos non plus en Inde, où les récents propos du président Bush sur la part de responsabilité de la classe moyenne indienne, de plus en plus prospère et donc de plus en plus consommatrice, dans la hausse des prix alimentaires, ont mis la classe politique en fureur. « C’est une mauvaise blague, a dit le ministre de la défense, A. K. Antony. C’est la politique américaine qui est responsable de la pénurie de céréales ». Secrétaire d’Etat au commerce, Jairam Ramesh a mis tout le monde d’accord : « Bush, a-t-il assené, n’a jamais été réputé pour son expertise économique ».
Post-scriptum. Le ministre malaisien des Affaires étrangères, Rais Yatim, a proposé que les femmes voyageant seules à l’étranger produisent désormais l’autorisation de leur famille ou de leur employeur, afin d’éviter que des jeunes femmes crédules ne soient utilisées comme "mules" par les trafiquants de drogue : 119 Malaisiens, dont 90% de femmes, sont actuellement emprisonnés à travers le monde pour des affaires de drogue. Tollé des organisations féminines. Deux jours plus tard, le ministre a apporté une précision : il voulait dire, bien sûr, que la mesure ne s’appliquerait qu’aux moins de 21 ans.
Sylvie Kaufman, Le Monde
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Messages
19 mai 2008, 16:20
Bonjour
Avez-vous vérifié vos infos ? Ca m’étonnerait que le Jatropha ait concurrencé la récolte de céréales où que ce soit même en Birmanie, car cette plante pousse en milieu semi-aride et ne pourrait guère rentrer en concurrence qu’avec le Sorgho et surtout pas avec le riz qui pousse en milieu hyper humide. Donc même si le gouvernement avait voulu planter du Jatropha ce serait sur des sols qui n’auraient aucune utilité, c’est le principe de cette plante. Donc pas logique ce que vous dites !