Madagascar

Conséquence d’une catastrophe climatique

Le Sud malgache souffre de la famine

5 mars 2003

La région Sud de la Grande Île est frappée par la famine consécutive à une sécheresse intense. Le Directeur du Commissariat général du développement intégré du Sud, Olaf Zafitsiarendrika, a indiqué lundi lors d’une conférence de presse que les populations se sont déplacées dans d’autres régions et ceux qui restent n’ont plus à consommer que du "raketa", un fruit épineux d’origine mexicaine du genre cactus. Le prix d’une charrette de "raketa" est de 80.000 francs malgaches soit 10 dollars environ, une somme jugée pourtant exorbitante pour une population dans le dénuement le plus complet.
La région du Sud malgache est réputée par son climat semi-désertique et une sécheresse tout au long de l’année. La végétation y est caractérisée par le "Bush", des plantes grasses, sans feuilles ni fleurs, mais adaptées au climat. Les populations - qui comptent plus de 500.000 habitants - vivent de l’agriculture, essentiellement du maïs, du niébé et du manioc. Depuis l’année dernière, le Système d’alerte précoce (SAP), un organisme financé par l’Union européenne et chargé du contrôle et du suivi de la situation économique dans cette région, avait déjà annoncé le manque de précipitation dans plusieurs villages, pouvant entraîner de graves conséquences. Par conséquent, le Sud malgache n’a pas reçu cette année les pluies nécessaires à sa survie. Ceci a entraîné la famine, étant donné que les populations n’ont plus rien produit.

D’habitude, des organismes internationaux comme le Programme alimentaire mondial (PAM, CARE, CRS et la Croix Rouge) distribuent des vivres en cas d’alerte, mais leurs dons ne sont plus suffisants. En février, le PAM a distribué 5.000 tonnes de riz, 3,2 tonnes de maïs et des légumes. Le Commissariat général a également distribué des aides alimentaires sous forme de "Vivre contre travail".
Mais le problème des populations est le manque d’argent liquide. Ils ne peuvent donc rien acheter, malgré l’abondance des produits alimentaires sur les marchés. Le problème de l’eau est également crucial dans la région Sud de Madagascar. Un organisme étatique installé au Centre Sud à Ambovombe, dénommé AES (Alimentation en Eau dans le Sud), n’arrive plus à distribuer normalement le précieux liquide, car les rivières environnantes sont à sec. Le prix de l’eau est ainsi exorbitant, atteignant les 1.500 francs malgaches pour un seul seau de 15 litres. De tels prix sont naturellement inaccessibles aux populations. Les populations affectées ne s’attendent donc qu’à une mobilisation générale du gouvernement malgache pour espérer survivre.


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