Henri Emmanuelli dans le Sud

Contre les mensonges de l’Europe ultra-libérale

30 avril 2005

Le député socialiste des Landes, Henri Emmanuelli, poursuit sa campagne pour le “non” à la Constitution soumise à référendum le 29 mai prochain.
Il a passé la journée de vendredi dans le Sud, de Saint-Pierre à Petite-Ile puis à proximité de l’usine du Gol, à Saint-Louis.

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À Saint-Pierre, un déjeuner républicain a réuni environ deux cents personnes autour de représentants de quelques-unes des 17 organisations regroupées dans un Collectif pour le “non” : l’Union des socialistes réunionnais, le mouvement républicain et citoyen, le Parti socialiste réunionnais, le PCR, le mouvement Radium et Free Dom.
Invité à cette campagne-marathon par l’ancien député socialiste, Wilfrid Bertile (UDSR), le député des Landes était aussi entouré du député socialiste de La Réunion, Christophe Payet et d’Élie Hoarau et Claude Hoarau, tous deux anciens députés du PCR. Cette forte représentation parlementaire nationale a reçu le soutien d’Henri Saby, président du groupe socialiste au Parlement européen jusqu’en 1994 et ancien collaborateur de Jacques Delors, qu’il a quitté - ainsi que le PS (en 95) - sur un désaccord de fond provoqué, a-t-il dit, par "les orientations ultra-libérales données à l’Union européenne". "Cette Constitution est une insulte à la démocratie", a dit l’ex-responsable politique, aujourd’hui retraité.

"Il faut renégocier"

Henri Emmanuelli s’est longuement exprimé sur son choix, répondant aux questions venues de la salle. Son rejet de cette Constitution s’appuie sur le refus d’une Europe qui, à travers ce carcan, n’est "ni démocratique, ni sociale, ni autonome". "Dire que si on vote “non”, tout va s’arrêter, c’est un énorme mensonge. On n’aura pas le choix : il faut renégocier", a-t-il expliqué, en donnant les contours d’une véritable Constitution. "Pourquoi ne pourrait-on pas renégocier ? Qui pourrait refuser d’appliquer au niveau européen les principes démocratiques que tous appliquent chez eux, puisqu’il n’y a que des démocraties en Europe ?". En fait, comme il l’a expliqué plus tard, "l’Europe est devenue l’instrument forcé de la mondialisation. On veut contraindre les opinions publiques à accepter des mesures qu’elles n’accepteraient pas de leur propre gouvernement".
Un jeune s’est exprimé au nom de l’UNEF, organisation étudiante de création récente dans l’île, en donnant les raisons de sa colère : "Nous sommes pour l’Europe, une Europe sociale ; pour l’ouverture aux autres pays, à condition que ce soit pour les aider à améliorer leur propre système social et pas pour casser le nôtre", a dit Nicolas Nimmegeers.

"Votre “non” est le nôtre"

Élie Hoarau est intervenu pour commenter la décision de l’OMC, dans le contentieux opposant le groupe de Cairns à l’Union européenne. "Cette décision, que certains essaient de banaliser, porte en elle la fin de la filière canne. Car après les quatre ans prévus pour réaliser la baisse de 37% du prix du sucre, les prix vont continuer à baisser", a-t-il dit.
Contre l’argument disant que le “non” isolerait la France, le député des Landes répond par toutes les marques de solidarité envoyées aux Français, surtout en provenance des quinze pays dont les peuples ne seront pas consultés par référendum. Il a cité les 200.000 manifestants grecs de la semaine dernière, dont une banderole disait : "Français, tenez bon ! Votre “non” est le nôtre".
Le député des Landes s’est ensuite rendu à Petite-Ile en compagnie du député-maire, Christophe Payet, où il a entendu des planteurs et un chef d’entreprise en colère dire le refus des déréglementations en cascade. Nous y reviendrons plus tard, pour laisser place au meeting du Gol.

P. D.


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