Conséquence de la guerre au Moyen-Orient

Contrôles d’identité systématiques à la frontière de la Suède

5 janvier 2016, par Manuel Marchal

La Suède a décidé de ne plus respecter la Convention de Genève sur les réfugiés ainsi que la libre-circulation entre les États de l’Union européenne. Elle a établi depuis hier des contrôles systématiques à sa frontière avec le Danemark uniquement pour les personnes qui n’ont pas la nationalité suédoise. Pour sa part, le Danemark compte faire de même à sa frontière avec l’Allemagne. Le motif invoqué est de refouler immédiatement les personnes sans-papier. Cette mesure vise particulièrement les réfugiés.

La gare de Malmö est devenue un check-point.

Un des fondements de l’Union européenne, c’est la libre-circulation des personnes. C’est pourquoi les contrôles aux frontières intérieures de l’Union européenne n’existent plus entre les pays où s’applique l’accord de Schengen. Cette liberté est remise en cause à la suite de la guerre au Moyen-Orient. Le conflit qui ravage la Syrie et l’Irak a poussé des centaines de milliers de personnes à trouver refuge en Europe. En 2015, la Suède a accueilli 160.000 réfugiés. C’est beaucoup plus que la France, et cela d’autant plus que la Suède est un pays de moins de 10 millions d’habitants.

Passagers triés

Mais officiellement, le pays n’est plus en mesure de garantir un logement aux nouveaux arrivants. Sur cette base, il a décidé de mettre fin à la libre-circulation en vigueur au principal point de passage qui relie la Suède au continent européen : le pont de l’Öresund entre Malmö, troisième ville suédoise, et Copenhague, capitale du Danemark.

Le pont de l’Öresund est un lien très important, qui a permis la création d’une agglomération de plus de 1,5 million d’habitants comprenant Copenhague et Malmö. Les deux villes ont ainsi décidé de placer leurs ports sous une autorité commune.

Mais depuis hier, la Suède a dressé des grillages à la gare de Malmö. Les passagers en provenance de Copenhague sont triés à la descente du train. D’un côté, les Suédois qui peuvent quitter la gare comme d’habitude. Les autres passagers passent de l’autre côté du grillage et subissent un contrôle systématique de leur identité. Ceux qui n’ont pas de papier sont refoulés immédiatement vers le Danemark en car. De son côté, le Danemark a lui aussi dressé un grillage à la gare frontière de Karstrup pour empêcher que les réfugiés ramenés en car retentent le passage en train.

Plus de libre-circulation

Cette mesure a suscité l’indignation des usagers du train. D’habitude, la fréquence de la desserte entre Copenhague et Malmö est d’un train toutes les 20 minutes. Elle sera espacée, et les retards dus aux contrôles pourraient approcher une heure.

Pour sa part, le Danemark a choisi d’établir des contrôles à sa frontière avec l’Allemagne. C’est en effet le seul point de passage terrestre sur la route de la Suède. L’an dernier, le Danemark avait accueilli 18.000 réfugiés.

Après les murs de barbelés dressés par la Hongrie sur ses frontières, c’est un symbole de l’Union européenne qui est durablement touché.

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