Coopération régionale humaine

3 juin 2008

L’objectif de la coopération régionale est de rattacher les RUP qui font partie de l’Europe, à leur environnement géographique. Or, dans cette volonté d’intégration régionale, le facteur humain ne doit pas être négligé.

L’actualité récente sur la coopération régionale et la volonté d’intégrer les RUP dans leur environnement régional tout en étant ancré à l’Europe est révélatrice de la complexité de la géographie des régions ultramarines françaises.
Les problèmes raciaux en Afrique du Sud, aux Comores, au Zimbabwe, l’ambition de Mayotte à devenir un DOM/RUP et la crise des matières premières sont autant d’éléments à prendre en compte dans le cadre de la coopération régionale.
Une coopération régionale qui néglige trop souvent L’Homme et La Femme.
Contrairement à Mayotte ou d’autres départements français ultramarins, La Réunion est à l’abri des flux migratoires clandestins et connaît dans une bien moindre mesure le phénomène d’"immigration économique".
À ce jour, il y aurait entre 30.000 et 40.000 migrants installés dans l’île soit prés de 5% de la population réunionnaise. Ces données, bien sur, restent à confirmer compte tenu de la "manipulation" des chiffres par les pouvoirs institutionnels surtout en matière d’immigration.
Venant dans l’île à la recherche de meilleures conditions de vie, ces populations rencontrent bien souvent l’inverse et se retrouvent dans des situations pires que dans leur pays d’origine.
Il n’est pas rare que la télévision ou les médias traditionnels relatent des cas d’incendies dans des cases mal entretenues ou exhibent des Mahorais mal-logés et victimes des marchands de sommeil.
Comme la quasi-totalité des populations migrantes : Mahorais, Comoriens et dans une moindre ampleur, les Malgaches, sont victimes de discriminations à l’embauche, de comportements racistes et xénophobes de la part de certains Réunionnais.
Ces populations migrantes sont accusées de "voler" les allocations en faveur des populations réunionnaises défavorisées et d’accaparer les emplois des travailleurs sociaux. Ces tensions ne font qu’exacerber et crisper les relations intergroupes entraînant ainsi des comportements xénophobes voire même violents.
Dans notre société réunionnaise, les tensions sont de plus en plus palpables et différents slogans racistes et xénophobes fleurissent sur les murs des immeubles de l’île et même sur ceux de l’université ou autres établissements scolaires « Comor déor », « voler zaloc ».
Dans cette atmosphère de rejet de "l’autre" c’est tout l’équilibre social de l’île qui est remis en cause et risque de s’écrouler si des mesures ne sont pas prises. Bien plus que les aspects économiques, la coopération régionale revêt avant tout un caractère humain qui vise à découvrir et se faire découvrir les populations entre elles. La Réunion a longtemps été "isolée" des populations voisines et pour l’île la coopération régionale s’inscrit dans la découverte et la compréhension des situations des peuples environnants.
Le développement durable de notre île passe irrémédiablement par une meilleure coopération régionale, mais pour que celle-ci réussisse il faut l’adhésion du peuple à ce projet commun.
Le climat qui règne dans l’île vis-à-vis de ces populations migrantes montre qu’une certaine partie de la population réunionnaise ne se sent pas appartenir à cette communauté de destin. Nos élus des communes, de la région et du département, qu’importe leur parti, ont tout intérêt à enfin s’intéresser aux problèmes raciaux et d’immigration qui lentement s’immiscent dans la société réunionnaise afin de préserver l’équilibre social trop longtemps entretenu par les minima sociaux.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus