Investiture de Hugo Chavez pour un nouveau mandat

Créer un nouveau modèle politique et économique au Venezuela

12 janvier 2007

Mercredi lors de la cérémonie d’investiture, le chef de l’État vénézuélien a confirmé sa volonté d’aller plus loin dans les réformes au profit du peuple. Il envisage pour cela de démanteler les « structures caduques du capitalisme » par le biais de lois révolutionnaires. Les Conseils communaux deviendraient alors la base d’un nouvel État.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a prêté serment mercredi pour un nouveau mandat de six ans, ont rapporté les médias locaux. C’est son troisième mandat à la tête du pays.
Réélu à la présidence le 3 décembre 2006 avec près de 63% des voix, Hugo Chavez a promis d’accélérer les programmes sociaux. « Je dédierai ma vie et mes nuits à bâtir le socialisme vénézuélien », a-t-il dit.
« Je jure devant le Christ, le plus grand socialiste de l’histoire, que je m’assurerai que les magnifiques ordres de cette constitution seront appliqués, même si cela ma coûte la vie », a-t-il martelé.

Lois révolutionnaires

« La patrie, le socialisme ou la mort », a-t-il poursuivi avant d’ajouter « le socialisme reste la seule voie pour notre pays », estimant qu’il s’agit également du seul chemin pour parvenir aux aspirations d’une vie meilleure de plusieurs milliers de Vénézuéliens.
Hugo Chavez a annoncé qu’il oeuvrait pour réformer la Constitution, par le biais d’une assemblée constituante, de manière à démanteler ce qu’il a qualifié de « structures caduques du capitalisme ».
Avant la cérémonie, Hugo Chavez s’est rendu sur la tombe de Simon Bolivar, un héros de l’indépendance de l’Amérique du Sud et a déposé une couronne de fleurs sur sa tombe.

La Commune base de l’État

Rappelons que lundi, le président a appelé l’Assemblée nationale à lui donner davantage de pouvoirs pour diriger le pays. Son objectif : créer des lois révolutionnaires. Le président souhaite réformer la constitution nationale pour engager officiellement son pays dans le socialisme. Il veut également lancer un programme d’éducation populaire par le biais du programme "Ethique et lumières". Il a expliqué que cela « renforcerait les nouvelles valeurs et détruirait les anciennes - l’individualisme, le capitalisme, l’égoïsme. » Hugo Chavez envisage aussi de donner davantage de pouvoir aux régions les plus pauvres du pays, ce qui était une façon de souligner la nécessité de placer le pouvoir entre les mains des masses qui soutiennent la révolution. Il a dit qu’il fallait « démanteler l’Etat bourgeois » - qui est « un obstacle à la révolution » - et a indiqué qu’il fallait donner davantage de pouvoirs aux nouveaux Conseils Communaux, qui devraient se développer à la base, de façon à ce que le nouvel Etat repose sur ces Conseils Communaux. C’est ce qu’Hugo Chavez qualifie d’« explosion révolutionnaire du pouvoir communal ».
Dans le même discours, il avait également annoncé un plan de nationalisation de la compagnie du téléphone CAN TV, la société privée d’électricité Electricidad de Caracas, et faire de la compagnie nationale publique PDVSA l’actionnaire principal des champs d’exploitation pétrolière du pays. Il veut aussi que la Banque centrale puisse rendre des comptes au peuple. Ce qui passe par la fin de son indépendance. « Tout ce qui a été privatisé - nationalisons-le », avait-il lancé. Une proposition qui a été très applaudie. Il a précisé que l’objectif était d’établir « la propriété sociale des secteurs stratégiques des moyens de production. »
Le but poursuivi par le chef de l’État est de créer un nouveau modèle politique et économique au Venezuela.


Riposte des capitalistes : la Bourse s’effondre

La Bourse de Caracas s’est effondrée mercredi, perdant 19 % de sa valeur après les annonces de Chavez « qui ont miné la confiance des investisseurs », écrit l’Agence France presse. Les titres CANTV et Electricidad de Caracas ont été très vite suspendus de cotation et pour 48 heures, après de lourdes pertes accumulées peu après l’ouverture (respectivement 30,1 % et 20 %).
« Il y a une menace très sérieuse d’étatisation et cela se voit sur le marché des capitaux », a déclaré à l’AFP l’économiste Alexander Guerrero, tout en estimant que l’impact sur la croissance nationale - 10,3 % en 2006 - sera « imperceptible ». Selon l’expert, la chute de la bourse de Caracas est due à un « changement des règles du jeu ».
L’impact sur les intérêts américains au Vénézuéla reste cependant à déterminer, d’autant que Hugo Chavez n’a pas précisé si les compagnies privées seraient dédommagées après les nationalisations.


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