Afrique du Sud

Cyril Ramaphosa élu à la présidence de l’ANC

23 décembre 2017

Cyril Ramaphosa, également vice-président, a été élu ce lundi, président du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, à l’issue d’une campagne difficile.

M. Ramaphosa a obtenu 2440 voix contre 2261 pour Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse du président Jacob Zuma, a annoncé Sisifo Mfenyana, président de la commission électorale, qui a ajouté que les votes de 4776 délégués ont été validés. Malgré une forte présence policière et des tensions perceptibles entre les différents camps, aucun incident violent n’a été déploré. Le Premier ministre de Mpumulanga, David Mabuza, a été élu nouveau vice-président du parti, devant l’ex-ministre de la Défense, Lindiwe Sisulu. Il y a eu des élections pour plusieurs autres postes exécutifs.

L’annonce des résultats a été retardée suite aux lenteurs dans le processus d’enregistrement de cette 54e conférence élective. Ceci suite à une série de litiges qui ont laissé le plus ancien mouvement de libération africain profondément divisé. Certaines sections du parti avaient saisi les tribunaux pour faire invalider des élections régionales devant déterminer qui représenterait le parti au congrès de Nasrec, dans la banlieue de Johannesburg.

Plus tôt dans la journée, le président sortant de l’ANC, Jacob Zuma, s’est déclaré satisfait de son bilan à la tête de l’ANC, malgré le sentiment largement partagé qu’il laisse un parti profondément divisé suite à une série de scandales dans lesquels il est impliqué.

Il y a un consensus croissant sur le fait que le président Zuma, qui a été très affaibli par la conférence élective, puisse être rappelé à la présidence du parti avant la fin de son mandat en 2019.

Au cours des prochaines semaines, d’après l’analyste politique Ferial Hafajee, l’ANC va décider lequel des deux centres de pouvoir du parti va prendre le dessus. « Ces deux centres sont celui du président Zuma à l’Union Buildings et celui du nouveau président de l’ANC au siège du parti au Luthuli House. Si l’on s’en tient à l’histoire, ce sera Luthuli House qui va l’emporter, l’Union Buildings sous le président Zuma devenant de moins en moins important, alors que la réalité de la conférence élective va s’imposer », a-t-elle déclaré.

Le Secrétaire général sortant de l’ANC, Gwede Mantashe, a également souligné, les problèmes du parti. « La légitimité de notre mouvement en tant que porte-étendard de notre société et défenseur de ses libertés est sérieusement compromise. Il y a non seulement un fossé croissant entre le mouvement et la population, mais également, un déficit de confiance croissant », a soutenu M. Mantashe. a pour sa part mis en garde contre le « white monopoly capital » - une expression utilisée par M. Zuma comme un contre-argument à la captation de l’Etat. « La déracialisation de l’économie doit être au cœur du programme du mouvement de libération. Elle ne doit pas être réduite à un nouveau phénomène qui constitue un problème immédiat qui se pose à notre mouvement », a-t-il déclaré.


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