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o Madeleine de Grandmaison (vice présidente de la Région Martinique)

"L’Outre-Mer, un espace de solidarité"

"Je suis très combative devant les résultats, au-delà de la déception que tout un chacun peut ressentir. Je félicite le président Vergès pour son élection. Je lui reconnais la clairvoyance d’avoir vu ce qui allait se passer dans la représentation d’Outre-Mer et de nous avoir donné une occasion unique d’être représentés. Et nous, nous n’avons pas voté suffisamment ! Nous avons même trouvé des personnes irresponsables qui ont appelé à l’abstention - je tiens à le dire. La tendance était déjà de ne pas voter : cela n’a pas arrangé les choses.
Ce que nous retenons, même sans cette fin souhaitée plus heureuse, c’est que nous garderons le contact avec La Réunion pour faire de l’Outre-Mer cet espace de solidarité dans lequel nous devons ensemble préparer l’avenir de nos îles.
Il nous faut éduquer notre jeunesse, en faire des hommes et des femmes responsables, les informer pour les mettre à l’abri de la désinformation. J’ai été très heureuse de mon voyage et de mon engagement à La Réunion. Nous avons l’habitude de travailler avec Paul Vergès et nous continuerons. Nous sommes debout et toujours prêts à nous battre".

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o Camille Darsières (Parti progressiste martiniquais)

"Le combat continue !"

"À la Martinique, nous sommes extrêmement contents du résultat. Il aurait pu être complété par un deuxième député. Mais nous considérons que la victoire de Paul Vergès est notre victoire à tous : nous avons au parlement européen un authentique représentant de l’Outre-Mer.
En ce qui me concerne, tout a commencé avec lui lors de l’initiative de Paul Vergès qui a donné lieu au rapport Ligios adopté le 11 mai 1986. Paul Vergès a accepté de nous accompagner à Bruxelles pour les discussions sur la banane. Nous sommes heureux qu’il ait été si largement élu dans l’Outre-Mer. Félicitations à lui ! Le combat continue !

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o Fred Célimène (mandataire de Paul Vergès en Martinique)

"Une dynamique"

"Il ne faut pas que la dynamique créée s’arrête là. Même si un deuxième siège nous a manqué, à moins de cinq mille voix près, cela a été une belle aventure : un mouvement a été créé dans l’Outre-mer contre la politique du gouvernement français. J’espère que nous pourrons prochainement nous réunir pour poursuivre et constituer un front commun de l’Outre-Mer face à l’Europe."

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o Victorin Lurel (président de la Région Guadeloupe et député socialiste)

"Paul Vergès est le meilleur élu pour l’Outre-Mer"

"J’enregistre avec satisfaction que Paul Vergès est arrivé en tête dans tout l’Outre-Mer avec plus de 29% de voix. Cela confirme que nous avions raison de faire cette liste. L’objectif recherché d’unir l’Outre-Mer a été compris.
Le deuxième sujet de satisfaction est de voir que Paul Vergès arrive très largement en tête devant le Parti socialiste et la candidate de l’UMP, et aussi devant les candidats locaux “identitaires”. Ceux-ci sont en tête dans leur île respective mais sur l’ensemble des DFA (départements français d’Amérique), Paul Vergès, avec 23.308 voix, devance Harry Durimel de 323 voix et totalise 109.421 voix dans l’ensemble de la circonscription.
Le troisième motif de satisfaction est que la Chiraquie a du souci à se faire aux Antilles. Si Margie Sudre est reconduite, l’UMP prévoyait de remporter deux sièges et ce sont deux députés de gauche qui sont élus.
Au chapitre des regrets, je retiens que mon parti n’a pas compris l’enjeu pour l’Outre-Mer. La Réunion remporte les trois députés. Bien sûr, elle vote plus que les DFA mais cette concentration n’est pas très bonne pour la circonscription.
Ce résultat calamiteux est le fruit de la stratégie du PS. Nous avions proposé Axel Urgin, tête de liste, avec une Réunionnaise de l’Alliance en deuxième position : nous aurions eu deux députés progressistes aussi, mais avec une meilleure représentation.
Quoi qu’il en soit, je salue l’élection des uns et des autres. Je félicite Paul Vergès pour sa brillante victoire et pour avoir uni tout le monde autour de sa liste. Nous avons fait cause commune au-delà des polémiques de partis et Paul Vergès reste incontestablement le meilleur élu pour représenter tout l’Outre-Mer."

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o Paul Naprix (vice-président du Conseil régional de Guadeloupe, colistier de l’Alliance)

"Une expérience très riche"

"C’est une victoire. La liste Paul Vergès se trouve en tête alors qu’il y avait une réelle difficulté à faire comprendre aux électeurs antillais l’importance de cette mobilisation.
La liste Vergès a voulu faire respecter la dignité de l’Outre-Mer mais les Guadeloupéens n’ont pas bien saisi que nous avions la possibilité de faire élire deux, et peut-être trois députés. Paul Vergès n’avait pas besoin du vote des Antilles pour être élu mais si les Antillais avaient mieux compris, nous aurions eu plus de représentants.
Ce qui est important, c’est que l’Alliance arrive en tête et c’est une belle victoire, compte tenu du manque de mobilisation de la classe politique pour cette élection. La population s’est trouvée un peu déroutée, d’où l’abstention.
Mais la question de l’Europe va prendre de plus en plus d’importance. L’expérience de l’Alliance a été très riche. Nous avons travaillé ensemble malgré les distances, malgré nos différences et nous voulons poursuivre ce travail pour l’avenir."

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o Jacqueline Gahaly, chef d’entreprise guyanaise, colistière de l’Alliance :

"L’Alliance nous a permis de nous connaître"

"Je vois ce scrutin comme quelque chose de très positif. La liste de l’Alliance est arrivée quatrième des onze listes parce que nous n’étions que trois pour faire campagne et Paul Vergès n’a pas pu venir en Guyane. L’Alliance a obtenu 4.745 voix (11,59%) ; les Verts avec une partie des socialistes guyanais ont fait 33,66%. Il reste environ 20% pour Margie Sudre et 14% pour Jean-Claude Fruteau. Mais en ce qui nous concerne, les gens ont compris que c’était une union et que l’Alliance était plus forte. C’est très bien que Paul Vergès ait été élu parce que c’est de loin celui qui connaît le mieux les dossiers de l’outre-mer. Et il connaît bien la Guyane.
Nous avons beaucoup à faire entre nos différents territoires. Nous devons nous rapprocher, entre Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion.
C’est un premier pas. Cette liste nous a permis de nous connaître, pour mieux défendre à l’avenir nos intérêts communs de RUP. Ce que je retiens de cette élection est qu’il y a un gros travail d’information et de prise de conscience à faire avec notre jeunesse."

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o Nicole Bouteau (Polynésie, colistière de l’Alliance)

"Surprise et ravie des résultats"

"Nous sommes extrêmement satisfaits", a déclaré Nicole Bouteau (No Oe e te Nunaa), en quatrième position sur la liste “Alliance" pour l’Outre-mer”, menée par Paul Vergès, qui recueille 15.249 voix (25,31%), et arrive ainsi en deuxième position de ce scrutin. "Nous ne nous attendions pas à de tels résultats", a indiqué dimanche à “Tahitipresse”, la représentante Nicole Bouteau. "Avec 5.000 voix obtenues rien que dans les archipels autres que les îles du Vent, nous avons été étonnés de la participation grandissante de l’ensemble des Polynésiens aux élections européennes", a-t-elle poursuivi.
"Nous étions la seule liste qui émanait directement de l’Outre-mer et qui ne soit donc pas imposée par Paris. C’est pourquoi je pense que les Polynésiens s’y sont reconnus", a expliqué Nicole Bouteau, qui souligne par ailleurs que ces résultats ont bénéficié de la dynamique des élections du 23 mai dernier.
"En tant que quatrième de liste, je n’avais aucune chance de siéger au parlement, contrairement à Georges Puchon (NDLR : Tahoeraa Huiraatira), qui lui, était éligible", a ajouté Nicole Bouteau, qui a conclu : "Nous avons dorénavant cinq années pour faire en sorte que la Polynésie puisse prendre toute sa place au sein de l’Europe".

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Réactions réunionnaises

Free Dom : "Un vote-sanction"

Voici le communiqué publié hier par Camille Sudre, président du mouvement Free Dom :
"Au lendemain de ces élections européennes, Free Dom adresse ses plus vives félicitations aux trois élus : Paul Vergès, Margie Sudre et Jean-Claude Fruteau. On ne peut que déplorer, bien sûr, les progrès de l’abstention au plan national et européen. Il faut se réjouir, à l’inverse, que la participation ait augmenté à La Réunion, même si elle reste insuffisante en regard des enjeux.
Outre, la faible participation de l’électorat, le principal enseignement de ce scrutin, en France comme dans la plupart des pays européens, réside dans la persistance d’un vote-sanction à l’égard des gouvernements en place. A travers le score de l’UMP, Raffarin a subi le même sort que Schröder, Blair ou Berlusconi. Ce phénomène de balancier affecte le pouvoir, quelle que soit sa couleur politique.
Avec trois députés, La Réunion sera fortement représentée au Parlement européen. On espère que ses intérêts, et bien sûr ceux de l’Outre-mer tout entier, y seront particulièrement bien défendus au moment où des dossiers cruciaux (règlement sucrier, fonds structurels, place des RUP dans la future Constitution) vont être débattus".

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o Le M.G.E.R. : "L’Alliance en tête"

Au nom du MGER (Mouvement de la gauche écologiste réunionnaise - Fédération des Verts de l’océan Indien), le président Cyrille Lebon a publié hier le communiqué suivant :
"Les élections du 13 juin ont redonné des couleurs à l’Outre-mer.
Le MGER est satisfait de voir l’Alliance en tête, confortant ainsi l’idée que nous prônons depuis le début, à savoir : une politique initiée pour l’Outre-mer et défendu par l’Outre-mer.
Il est regrettable qu’il nous manque quelques milliers de voix pour obtenir un 2ème poste, l’Alliance ayant été victime d’un vote de circonstance. Harry Durimel a fait une campagne essentiellement axée sur un argument identitaire “limite”. Nous savons qu’en aucun cas l’électorat vert aux Antilles ne dépasse 3% pour 40 militants.
Cette nouvelle circonscription aura eu pour effet le rapprochement et la fusion des Verts Mayotte et MGER, fondant ainsi la Fédération des Verts océan Indien.
Beaucoup de travail reste à faire. Le MGER et le MGEM ont pris l’engagement de travailler ensemble dans la zone créant ainsi le 1er parti interrégional.
Dans l’immédiat, nous nous fixons 3 buts :

- un référendum sur la nouvelle Constitution européenne

- l’environnement dans l’océan Indien

- et travailler avec l’Alliance pour l’autonomie énergétique en 2025".

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Autres réactions

o Maurice Singaïny, planteur :
"Mi pans nou sora défandï..."

"Pou moin, mi voi nou néna troi dépïté éropéin. An tan-k plantèr kann, nou lété in pé dan malizé si nou lavé poin dépïté pou asir anou lavnir. La mi pans nou sora défandï... Mi pans osi lo vot la sanksioné lo gouvèrnman.
Par rapor la solidarité, mi voi shak lil néna son spésifisité. Lé normal tout i marsh pa parèy. Nou lé ansanm sèlman tout le bann zil na poin lo mèm potansièl, lo mèm atou, lo mèm bezoin. Lé normal la pa tout i suiv parèy."

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o Jean-Pierre Avril, président de la SAFER :
Un besoin de cohérence locale...

"Je déplore la faible mobilisation des gens. On a du mal à s’approprier le fait européen et à mesure l’impact qu’il représente pour nous, entre autres en termes de flux financiers. Pour le reste, les grands équilibres ont été respectés. J’ai trouvé qu’il y avait un discours unanime, une appréciation similaire de nos têtes de listes sur la situation réunionnaise.
Maintenant il faut souhaiter que les états donne à l’Europe les moyens de ses ambitions. Et pour nous, il nous faut exprimer davantage des projets cohérents et lisibles pour des décideurs lointains. Nous avons des atouts : l’idée d’un développement durable, créateur d’emploi et respectueux de l’environnement est un vrai deal à faire avec l’Europe. Je pense qu’ils sont prêts (les dirigeants européens - NDLR) à entendre cela.
Notre vrai besoin est un besoin de cohérence locale et de mise en synergie de nos propositions."

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o Les Verts “Groupe Nord” :
"L’Alliance en position de force"

"Nous nous félicitons du résultat de la liste verte conduite dans les DOM par Harry Durimel : avec 8,63%, elle se situe au-dessus de la moyenne nationale obtenue par les Verts. Sur ce point, notre pari est réussi : la liste Verte est largement en tête en Guadeloupe et en Guyane créant ainsi les conditions d’une implantation durable de nos idées dans ces départements.
Au niveau de La Réunion, nous nous réjouissons de la victoire de la gauche, qui fait 66,76% des voix en additionnant les voix de l’Alliance, du PS et des Verts. Paul Vergès et l’Alliance sont en position de force, confirmant leur succès des Régionales. Le Parti socialiste fait un très bon score quoique plusieurs points en dessous de ses résultats nationaux.
Les Verts Réunion quant à eux font un résultat très décevant au regard des moyens utilisés : alors qu’il y a 56.000 votes exprimés en plus par rapport au scrutin de 1999, les verts locaux perdent 2000 voix. Il ne faut pas se voiler la face, c’est un échec dont les Verts Réunion devront tirer les conséquences. Certes la bi polarisation à l’intérieur de la gauche a joué en a défaveur des Verts mais ce n’est pas suffisant pour expliquer ce recul. L’identité du parti Vert n’est pas suffisamment ancrée dans la réalité politique locale. Nous nous devons de réagir et de repenser les modalités de notre action et de notre présence sur la scène politique dans la mesure où jusqu’ici, la lisibilité de notre message écologiste est restée insuffisante en dépit de la progression parmi la population réunionnaise des idées et valeurs que nous défendons".