Violations des droits humains au Soudan

Darfour : L’UIDH dénonce les exactions

2 juillet 2004

L’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH) vient de dénoncer les « violations massives des droits de l’homme perpétrées par le gouvernement soudanais sur les populations du Darfour ».

Dans une déclaration rendue publique mercredi à Ouagadougou, l’ONG (Organisation non gouvernementale) de l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH) souligne que les atrocités du Darfour, avec leur lot de viols et de réfugiés par milliers, constituent une violation grave des droits de l’homme.
"Les peuples Four, Massalit et Zaghawa sont particulièrement visés, et les femmes de ces entités, traitées d’esclaves noires, sont systématiquement violées, déshumanisées et déplacées sans ménagement", indique l’UIDH, qui estime que cela s’apparente à une sorte de génocide. Les populations de la région du Darfour sont constamment soumises à des bombardements de la part de l’armée gouvernementale, révèle encore le communiqué, rappelant que le 4 juin dernier, l’armée soudanaise a pilonné les villes de Tabit et de Birak, deux localités de cette région du Darfour.
Tout en indiquant que ces bombardements ont causé un nombre indéterminé de victimes, l’UIDH note qu’ils ont touché des populations situées sur le territoire tchadien. En outre, le mouvement présidé par le Burkinabé Halidou Ouédraogo affirme que les milices pro-gouvernementales procèdent "quotidiennement et constamment" à des incendies de maisons et à des vols de bétail.
Tout en appelant ses sections, notamment celles de la région concernée, à s’impliquer amplement dans la recherche de la paix au Darfour, l’UIDH encourage le président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Omar Konaré, dans "ses efforts de médiation qui se renforcent par de nombreuses sorties sur le terrain au Darfour". Elle a par ailleurs invité les grandes puissances à s’abstenir de "mettre le feu dans le pétrole et d’œuvrer réellement à la résolution de la crise au Darfour", tout en soutenant les actions des ONG Survie et Human Rights Watch dans leur campagne d’informations à propos du Darfour.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et le secrétaire d’État américain Colin Powell se sont rendus respectivement mardi et mercredi dans la région pour tenter de convaincre gouvernement soudanais de faire cesser les exactions et ramener la paix.
Le Soudan, depuis une trentaine d’années, est à feu et à sang. La chasse aux militants des droits de l’homme et aux dirigeants des partis politiques de l’opposition a constamment causé une situation politique trouble. En outre, la guerre qui oppose la rébellion armée de John Garang au pouvoir central, les rébellions périphériques avec en toile de fond les richesses du sous-sol soudanais (pétrole) et les intolérances religieuses n’ont jamais permis au pays le plus vaste d’Afrique de vivre en paix.


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