Dénucléariser la Corée du Nord

15 avril 2013, par Céline Tabou

La Chine et les États-Unis ont réaffirmé samedi 13 avril leur engagement afin de parvenir à une dénucléarisation totale de la péninsule coréenne. Les chefs des diplomaties chinoise et américaine, le conseiller d’État Yang Jiechi et le secrétaire d’État John Kerry se sont accordés sur le dossier nord-coréen.

"S’attaquer au problème nucléaire en Corée sert les intérêts de toutes les parties", a déclaré Yang Jiechi, la Chine a promis de travailler dans ce but avec d’autres pays, dont les États-Unis, en dépit des divergences. "La Chine et les États-Unis doivent ensemble prendre des mesures pour parvenir à l’objectif de la dénucléarisation de la péninsule coréenne", a de son côté affirmé John Kerry.

Convaincre les autorités chinoises

John Kerry parti à Séoul, pour réaffirmer son soutien à son allié sud-coréen, ce dernier s’est ensuite rendu à Pékin pour convaincre les autorités chinoises de peser sur la Corée du Nord. Le ministre américain en a profité pour indiquer que "l’énorme potentiel" de la Chine pour aider à calmer la tension avec Pyongyang. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, également en visite à Pékin vendredi 12 avril, a indiqué que les dirigeants chinois étaient "très préoccupés" par le comportement de Kim Jong-un. "Les Chinois nous ont dit aussi qu’ils faisaient le maximum d’efforts pour que la tension soit réduite", a-t-il ajouté.

Les alliés ont noté que Pyongyang n’avait pas encore démontré sa capacité nucléaire. D’ailleurs, le gouvernement américain a réfuté la déclaration d’un parlementaire républicain, citant un rapport du renseignement militaire américain, qui indiquait que la Corée du Nord disposerait de la capacité de miniaturiser une arme nucléaire et de la monter sur un missile balistique. "Il est inexact de suggérer que le régime nord-coréen a complètement testé, mis au point ou démontré ce type de capacités nucléaires", a rectifié la Maison Blanche.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a souligné lors de son entrevue avec John Kerry que "l’aggravation des tensions ne bénéficiait à personne". Ce dernier a ajouté que "Les perturbations et la provocation dans la péninsule et dans la région nuiront aux intérêts de tous ; c’est comme soulever un rocher et se le faire tomber sur le pied".

Menace sur menace

De son côté, John Kerry à Paris, a incité la Chine à faire pression sur la Corée du Nord, afin d’apaiser ses menaces et revienne à terme à la table des négociations sur le démantèlement de son programme nucléaire. Premier partenaire commercial et principal soutien financier de la Corée du Nord, la Chine a estimé que les États-Unis étaient les mieux placés pour persuader Pyongyang de reprendre la voie diplomatique.

Mais pour l’heure, le gouvernement nord-coréen a aussi menacé le Japon de représailles nucléaires s’il s’impliquait plus dans un conflit qui pourrait éclater dans la péninsule coréenne. Kim Jong-un a qualifié de "provocatrices" les déclarations de Tokyo qui a assuré qu’il intercepterait les missiles de Pyongyang, en cas de tir. De son côté, l’agence de presse gouvernementale nord-coréenne, KCNA, a prévenu qu’un tel geste risquerait de plonger le Japon "dans des flammes nucléaires". Les Japonais sont "conscients des remarques faites par la Corée du Nord à travers les médias et autres canaux. Nous ne pouvons pas les commenter, mais nous pouvons dire que nous allons prendre toutes les mesures possibles pour répondre à tout type de scénario."

Des signes d’apaisement ont été vus, les États-Unis et la Corée du Sud ont annulé la semaine dernière un tir d’essai de missile balistique intercontinental à partir de la Californie (ouest). C’est dans cet esprit que John Kerry a renoncé à visiter en Corée du Sud le village frontalier de Panmunjom où a été signé l’armistice à l’issue de la Guerre de Corée (1950-53).

Céline Tabou


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