Afrique du Sud

Des engagements pour réduire de moitié le chômage

Sommet pour l’emploi entre le gouvernement, la COSATU, et le patronat

12 juin 2003

Le gouvernement sud-africain, les syndicats et le patronat se sont engagés le week-end dernier à réduire à moitié le nombre de chômeurs dans le pays au courant de la prochaine décennie. Alors que le taux de chômage est estimé à 40% de la population active, les forces vives du pays tentent de s’accorder pour trouver des solutions à ce problème dramatique.

Alors qu’en Afrique du Sud, le taux de chômage se situe aux alentours de 40%, gouvernement, syndicats et patronat tentent de se mettre autour d’une table pour tenter de lutter ensemble contre cette situation très grave.
Le patronat, qui a figuré en bonne place dans ce sommet pour le développement mondial anticipé, s’est engagé à mettre 145 milliards de rands (18 milliards de dollars) dans la création d’emplois et la formation professionnelle. Malgré les réserves exprimées par la centrale syndicale sud-africaine COSATU sur l’exclusion de la pandémie du VIH/SIDA de l’agenda de ce sommet, cette organisation de travailleurs s’est dit satisfaite des résultats obtenus.
Le président Thabo Mbeki, le secrétaire général de la COSATU, Zwelinzima Vavi, et le patron de Business South Africa, Attie du Plessis, entre autres, ont assisté à cette rencontre au sommet qui s’est tenue à Gallagher Estate à Midrand (30 kilomètres au Nord de Johannesburg). Le gouvernement a promis l’exécution de programmes de création d’emplois par une politique de grands travaux, tels que la construction de routes, de barrages, d’écoles et de cliniques.
Le chômage en Afrique du Sud est estimé à quelque 40%. Depuis 1994, lors de l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement démocratique, plus d’un million d’emplois ont été perdus. Thabo Mbeki a souligné que son gouvernement s’est engagé dans des "contrats sociaux" qu’il aura l’obligation de respecter afin d’améliorer la qualité de la vie des Sud-Africains.

Des voix discordantes

La rencontre avait été reportée à deux reprises à cause des divergences des participants sur l’agenda à adopter. Elle s’est finalement tenue et s’est terminée sur un accord. Cependant, des voix insatisfaites se sont élevées à propos de ce sommet. Plusieurs membres du Mouvement des sans terre ont protesté en marge de cette rencontre, se plaignant de n’avoir pas été associés à ce sommet qui traitait essentiellement de leur situation de détresse.
L’universitaire Sampie Terreblanche a déclaré lundi à la radio sud-africaine qu’avec l’issue de ce sommet, il avait l’impression qu’on a mis « la charrue avant les boeufs ». Selon lui, le gouvernement et ses partenaires auraient plutôt dû passer en revue les 10 années de démocratie pour voir ce qui n’a pas marché dans la discrimination positive et la promotion du pouvoir aux Noirs. L’auteur de "A History of Inequality in South Africa" ("Une histoire de l’inégalité en Afrique du Sud") a soutenu que 20 milliards de rands devraient être consacrés chaque année à la lutte contre la pauvreté.
Les partis politiques se sont montrés moins indulgents dans leur évaluation du sommet. Le Mouvement démocratique uni soutient qu’il n’y a « rien eu de nouveau », tandis que la principale formation de l’opposition, l’Alliance démocratique, a argué, quant à elle, que beaucoup restait à faire pour alléger le fardeau du chômage. Le Nouveau parti national (NNP) s’est plaint du fait que le COSATU a été partie prenante dans les négociations, tandis que la législation du travail n’a pas fait l’objet d’une révision. Le résultat est que le secteur des entreprises, qui crée la plupart des nouveaux emplois dans le pays, n’est pas en mesure de jouer son rôle important de lutte contre la pauvreté en Afrique, a ajouté le porte-parole du NNP, Willem Odendaal.

Redonner l’espoir

Devant ces prises de position, le gouvernement sud-africain affirme que ce plan décennal ira dans le sens de la réorganisation et de la correction des tares résultant des politiques économiques précédentes pour prendre en compte la question de l’emploi, la formation professionnelle et la promotion des droits des personnes défavorisées dans le passé.
De son côté, le représentant des patrons Attie du Plessis a cité le défunt héros de la lutte contre l’apartheid, Walter Sisulu, récemment décédée des suites de maladie. « Une bonne partie de la bataille sera gagnée si vraiment nos efforts, en tant que leaders de nos pays, parties et communautés, peuvent au moins inspirer l’espoir d’une meilleure vie à nos peuples », a déclaré le directeur de Business South Africa.

Nelson Mandela, premier lauréat du Prix Walter Sisulu pour les enfants
L’ancien président sud-africain Nelson Mandela a été désigné mardi premier lauréat du Prix Walter Sisulu Espoir pour les enfants. Le Prix, lancé à Johannesburg, est la première récompense internationale sud-africaine destinée à ceux qui consacrent leur vie à améliorer celle des enfants.

Reg Wessels, qui parlait au nom des initiateurs du prix, a dit que le prix portait le nom du défunt Walter Sisulu, un pilier du Congrès national africain, mort récemment à l’âge de 90 ans, en raison de la vie exemplaire qu’il avait menée. La femme de Walter Sisulu, Albertina, fait partie des membres fondateurs tandis que l’archevêque Desmond Tutu en est le président. Le directeur exécutif du Comité d’organisation pour la candidature de l’Afrique du Sud à la Coupe du monde de football, Danny Jordan, et un dirigeant de la South African Airways, Rich Mkhondo, seront les ambassadeurs du prix Walter Sisulu Espoir pour les enfants.

« C’est le premier prix international sud-africain en faveur des enfants. Nous espérons trouver dans le monde entier des gens qui ont contribué à alléger le sort des enfants », a dit Reg Wessels. Nelson Mandela dirige également une fondation qui porte son nom. L’objectif de cette dernière : venir en aide aux enfants dans le besoin.


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