Des idées et de l’argent. Cela suffira-t-il ?

6 juin 2008

« J’invite les dirigeants à quitter Rome avec un engagement précis, et à l’appliquer avec urgence », a insisté le secrétaire général de l’ONU. Ban Ki-moon, qui a annoncé qu’il fallait trouver 30 milliards de dollars par an pour vaincre la faim dans le monde. La nature « politique » de la crise alimentaire a été fustigée et un appel ferme a été lancé aux leaders de la planète pour qu’ils consacrent 30 milliards de dollars par an à la relance de l’agriculture dans le monde, seul moyen d’endiguer la crise alimentaire mondiale actuelle, et de faire face aux prévisibles émeutes de la faim.

L’objectif : stimuler la production agricole et la productivité. Des idées qui rencontreraient un « large consensus », selon John Holmes, le coordinateur de la cellule spéciale sur la crise alimentaire de l’ONU.

17 millions pour la FAO, 6 milliards pour la Banque mondiale

Ainsi, la FAO a annoncé avoir lancé une « initiative d’urgence » de 17 millions de dollars. « Ces fonds serviront à couvrir les besoins immédiats des petits agriculteurs dans certains pays parmi les plus pauvres : il s’agit de semences, d’engrais, d’outils agricoles et d’autres intrants pour assurer le succès des campagnes agricoles en 2009 et stimuler ainsi la production agricole », a expliqué l’agence basée à Rome.

Accusé d’avoir négligé l’agriculture, le directeur de la Banque mondiale a, quant à lui, annoncé qu’il avait l’intention d’accroître son effort de 50%, le portant à 6 milliards de dollars l’an prochain.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lui aussi annoncé le déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 1,2 milliard de dollars. Au lieu de distribuer de la nourriture, le PAM entend désormais donner à la population de l’argent. « Nous voyons les marchés pleins de denrées alimentaires et des gens qui n’ont pas les moyens de les acheter », a indiqué la directrice exécutive du PAM Josette Sheeran.

La Banque islamique de développement (BID) devrait quant à elle, allouer 1,5 milliard de dollars à des programmes de soutien à la distribution d’aide alimentaire aux pays les plus pauvres.

Limiter la spéculation

Ban Ki-moon a également appelé à s’attaquer à la hausse des prix. L’Italie a proposé la création d’une banque qui régulerait les prix des denrées - en créant des stocks à utiliser en cas d’urgence.

Autre piste, la levée des restrictions commerciales aux exportations. Si les pays émergents peuvent vendre leurs productions à des prix élevés, ils seront moins pénalisés. « Une opportunité pour développer une agriculture mondiale », souligne le président de la Banque mondiale Robert Zoellick.

Enfin, toujours pointés du doigt, les biocarburants. Ban Ki-moon a estimé qu’il fallait plus de « recherche et d’analyse » sur ces derniers, afin de mesurer leur impact sur la crise alimentaire.


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