Dakar

Des intellectuels sénégalais organisent un contre-sommet de la Francophonie

27 novembre 2014

Contre le xvème sommet de la Francophonie qui se tient les 29 et 30 novembre à Dakar, un groupe d’intellectuels de la société civile et certains hommes politiques animent un contre sommet, a appris la PANA auprès de Dr Dialo Diop, l’un des organisateurs et par ailleurs, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (Rnd) créé par Cheikh Anta Diop.

Dr Diop a expliqué que cette manifestation a été initiée pour montrer à la face du monde que le sommet de la Francophonie n’est qu’une « affaire France-africaine entre Chefs d’Etats qui ne rencontrent pas l’approbation des peuples africains ». « C’est une affaire de syndicat de Chefs d’Etats mais ce n’est en aucune façon, une affaire des peuples qu’ils soient africains ou non africains », a-t-il insisté.

Cet opposant au sommet de la Francophonie indique que cette contre manifestation vise aussi à prouver que le Français utilisé comme langue officielle par les pays africains de l’Organisation est une barrière aux développements des cultures endogènes. « Nous considérons que le Français en tant que langue du colonisateur est un obstacle à notre émancipation culturelle. Nous ne pouvons jamais éradiquer l’analphabétisme de notre continent si nous persistons à vouloir faire d’une langue étrangère la seule langue de travail, l’unique langue officielle d’après la constitution. C’est un scandale ! », s’est offusqué Dialo Diop.

Il s’en prend également au franc CFA, une monnaie commune à la plupart des pays africains de l’Organisation Internationale de la Francophonie (Oif). « Cette absence de souveraineté monétaire est l’une des causes principales de notre arriération économique », a-t-il souligné.

A tout cela s’ajoute, selon le secrétaire général du Rnd, « un processus de recolonisation armée du continent, sous la houlette de la France sous la tutelle et la supervision des Etats-unis. Ils s’estiment autoriser à mener des opérations militaires sur notre territoire avec ou sans le mandat des Nations unies ».

Pour le Dr Diop, il faut faire sauter les verrous monétaires, culturels et militaires pour améliorer les conditions de vie et de travail des peuples africains.

« L’objectif de notre contre sommet c’est de bien montrer que la Francophonie n’est qu’un masque visant à cacher la réalité des rapports de types néocoloniaux qui prévalent encore entre nous et l’Occident en général et en particulier la France », conclut Dr Dialo Diop.


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