À l’appel des syndicats et du Parti communiste indien

Des millions d’Indiens lancent une grève générale contre la vie chère et pour la hausse des revenus

29 février 2012, par Sanjiv Dinama

En Inde également, la cherté de la vie pèse de plus en plus lourd sur la population. Des millions d’Indiens sont descendus mardi dans la rue à l’appel d’un front uni de syndicats et du parti communiste indien, une première, pour demander au gouvernement un renforcement du droit du travail, l’instauration d’un minimum salarial ainsi que la lutte contre l’inflation.

Onze syndicats et 5.000 autres organisations ont signé l’appel à la grève générale pour faire pression sur le gouvernement.
Cette démonstration de force a entraîné la fermeture des banques, commerces et bureaux dans plusieurs grandes villes du pays de 1,2 milliard d’habitants.
« C’est une occasion historique. Pour la première fois, tous les grands syndicats sont ensemble pour protester contre les politiques antitravail du gouvernement », a souligné auprès de l’AFP le secrétaire général du Congrès indien des syndicats, Gurudas Dasgupta.
Leurs revendications portent notamment sur la mise en place d’un minimum salarial sur le plan national, sur l’obtention de contrats à durée indéterminée pour 50 millions de travailleurs temporaires. Les ouvriers réclament aussi des mesures pour empêcher les capitaines d’industrie de casser le droit du travail.

Mécontentement populaire contre la hausse du coût de la vie

Plus largement, cette grève générale permet d’exprimer le mécontentement populaire contre la hausse du coût de la vie ou le désinvestissement de l’Etat dans le secteur public.
« Nous avons donné au gouvernement toute latitude pour discuter de ces questions. Maintenant, faire grève est pour nous la seule option », a déclaré M. Dasgupta. « Nous luttons pour nos droits », a-t-il ajouté.
Le pouvoir tente depuis des mois de lutter contre un fort taux d’inflation en pratiquant une politique monétaire agressive. Mais les effets ont tardé et l’envolée des étiquettes a encore durci les conditions de vie de millions de foyers modestes.
L’inflation annuelle de l’Inde a toutefois connu son rythme le plus bas depuis 26 mois en janvier, à 6,55%, ouvrant la voie à un éventuel assouplissement monétaire renforçant l’espoir que la baisse des prix se poursuive à longue échéance.

Toutes les banques en grève

C’est au Bengale-Occidental et au Kerala, fiefs du Parti communiste indien, que la grève a été le plus suivie. A Calcutta, la plupart des banques, commerces et bureaux sont restés fermés tandis que les taxis et rickshaws sont restés alignés le long des trottoirs.
Dans la capitale fédérale, New Delhi, la circulation était moins dense que de coutume et les passagers débarquant de la principale gare ferroviaire luttaient pour trouver un moyen de transport en ville.
A Bombay, le secrétaire général de l’Association indienne des employés de banque, Vishwas Utagi, a assuré qu’il avait une « fermeture totale » du secteur bancaire.

Sanjiv Dinama

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