’Alon filozofé’ ... !*

Des penseurs qui résistent

Billet philosophique

21 septembre 2007, par Roger Orlu

Contre l’idéologie dominante, des intellectuels français résistent à ce courant et analysent les impasses du système économique imposé à la population. C’est le cas du philosophe Régis Debray, qui vient de publier un livre accablant sur les ravages des institutions.
“L’obscénité démocratique” décrit les mécanismes qui piègent la démocratie représentative, avec la complicité du pouvoir médiatique, au point de la rendre “obscène” : « l’abaissement de l’État face aux puissances d’argent et d’image entraîne celui du citoyen ». L’État devient « modeste », le MEDEF (principal syndicat patronal) devient « arrogant » et « la Bourse pavoise ».

Dans une tribune libre publiée par “l’Humanité-Dimanche”, le philosophe Michel Onfray se pose la question : quelle est la meilleure façon de résister à cette dérive aux conséquences très graves ?
Selon lui, « l’idéal est de dire : on a un projet, un programme, des idées et des perspectives. Je suis attentif à toute proposition visant à l’union du mouvement antilibéral. (...) Si la droite a gagné le débat d’idées, c’est surtout parce qu’il n’y avait pas d’idées en face. (...) Il faut arrêter les histoires de boutique et partir des questions nouvelles posées par l’évolution de la société. (...) On ne fait pas un programme commun “contre”, on fait un programme commun “pour” ».

« Il faut qu’on pense »

Le politologue Paul Ariès fait des propositions concrètes en ce sens. Il organise le 6 octobre à Lyon un “contre Grenelle de l’Environnement”. Pour lui, « le gouvernement prétend appliquer les décisions qui émaneront du Grenelle sans défavoriser quiconque. C’est une façon de nier les intérêts divergents entre pauvres et nantis. On ne peut pas répondre à l’urgence écologique sans résoudre, dans le même temps, la crise de la justice sociale ».
Selon Paul Ariès, une des priorités est d’« étendre la sphère de la gratuité grâce à une défense résolue des services publics ». Et de conclure : « il faut qu’on pense. Il est temps de s’interroger sur la responsabilité des multinationales dans la crise écologique et de théoriser un nouveau projet pour renouveler le rapport de force. Selon l’OMS, le budget total de la publicité représente une fois et demie la somme annuelle nécessaire pour couvrir les besoins vitaux de nourriture de la population mondiale. Il faut rompre avec cette logique suicidaire ».

Il nous appartient à nous aussi, Réunionnais, de rompre avec des “logiques” imposées et qui nous conduisent tout droit à l’impasse. Nous devons donc avoir une vision réunionnaise des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Seule cette attitude peut être fertile en solutions de développement durable pour notre pays.

Roger Orlu

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