Changement de ton dans la crise ukrainienne

Détente entre Moscou et Bruxelles

9 janvier 2015, par Céline Tabou

Après une multitude de sanctions contre Moscou, de hauts responsables de la diplomatie européenne ont annoncé certains signes “limités” laissant envisager que la Russie infléchirait son attitude dans le dossier ukrainien.

Federica Mogherini, Haute représentante de l’UE pour la diplomatie.

Federica Mogherini, Haute représentante de l’UE pour la diplomatie et la politique de sécurité, a déclaré lors d’une conférence de presse en Lettonie avoir constaté « certains signes positifs limités du côté russe », si Moscou respecte en totalité l’accord de Minsk, conclu le 5 septembre. Il s’agit d’un protocole de 12 points visant à mettre fin aux affrontements qui ont fait près de 5.000 morts dans l’est de l’Ukraine depuis avril.

Pour Edgars Rinkevics, chef de la diplomatie de la Lettonie, qui préside l’UE ce semestre, les discussions menées en décembre 2014 avec la Russie ont envoyé « des signaux » d’une nouvelle approche du conflit. Les représentants européens tentent d’engager un nouveau dialogue avec Moscou sur l’Ukraine.

« Nous avons conclu que nous devions trouver l’occasion d’engager un nouveau dialogue politique avec la Russie concernant les événements d’Ukraine », a indiqué Edgars Rinkevics, qui se rend à Kiev et à Moscou. De son côté la chancelière allemande, Angela Merkel, a indiqué que les sanctions seront levées, si l’accord de Minsk censé mettre fin au conflit était appliqué dans sa totalité.
Cette dernière, en compagnie du Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, à Berlin, a toutefois douté de la levée de ces sanctions, en raison de l’annexion de la Crimée à la Russie, en mars. « J’ai peu d’espoir sur ce front », a indiqué Angela Merkel.
« Les autres sanctions ont été instaurées en réponse à l’intervention dans l’est de l’Ukraine » par les Etats-Unis, le Canada, l’Union européenne et certains pays occidentaux, qui ont décrété des mesures économiques visant des hommes d’affaires, des responsables politiques et des entreprises russes.
Pour la chancelière, « l’application totale du protocole de Minsk est un moyen d’obtenir une levée des sanctions. L’ensemble du protocole doit être appliqué avant que nous puissions dire que les sanctions sont levées. »
Malgré la volonté du président ukrainien Petro Porochenko de rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, dans la capitale du Kazakhstan, la réunion pourrait être compromise. En effet, la chancelière allemande et le président français François Hollande, témoin de cette entretenue, ont émis des doutes quant à la tenue de cette réunion.

Coté russe, l’agence de presse Ria Novosti a publié l’opinion du président de la commission des affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe), Alexeï Pouchkov, pour qui : « Les sanctions contre la Russie figurent parmi les principaux facteurs de risque pour l’Union européenne ». Ce dernier a estimé que « L’UE entre dans une zone d’imprévisibilité. Le faible rythme de croissance économique, les sanctions contre la Russie, une sortie de la Grèce de la zone euro constituent les facteurs de risque principaux ».

Un point de vue partagé par François Hollande, qui a indiqué sur France Inter que « si la Russie s’enfonce dans une crise, cela ne sera pas nécessairement bien pour l’Europe. En cas d’apaisement des tensions en Ukraine, l’Occident doit lever ses sanctions contre Moscou ».

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