Afrique

Détermination africaine pour l’année 2004

Les vœux de dirigeants du continent

5 janvier 2004

Les dirigeants africains ont salué l’année 2004 avec des messages promettant de consolider les efforts de paix afin de faciliter le développement socio-économique du continent miné par les conflits. Ils ont aussi fait la promesse de lutter contre la pauvreté, la corruption et les maladies, particulièrement le VIH/SIDA qui tue des milliers d’individus quotidiennement en Afrique.
Réélu à la présidence de la CEDEAO, le président John Kufuor du Ghana a déclaré : « c’est la résolution de mon gouvernement de continuer (...) à consolider et établir le Ghana comme un véritable bastion de la démocratie et un flambeau d’espoir sur le continent ». « 2004 est une année électorale, et nous nous préparons tous pour ces campagnes (...) Les élections doivent être disputées énergiquement, mais sans rancœur et sans dénigrement gratuit. Tous les responsables de la nation (...) doivent donner l’exemple par leur conduite exemplaire afin de garantir des élections pacifiques, libres et justes à travers tout le pays », a-t-il ajouté. John Kufuor a aussi invité ses compatriotes à faire preuve de compassion envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Mobiliser contre le SIDA

Pour sa part, le président sud-africain, Thabo Mbeki, a déclaré : « nous arrivons à la fin d’une année 2003 riche en événements et au début d’une année historique, au cours de laquelle nous allons célébrer la première décennie de notre libération ». « Nous ne devons pas oublier que beaucoup de nos compatriotes vivent toujours dans la pauvreté et le dénuement, et que nombre d’entre eux sont au chômage. Plusieurs de nos compatriotes continuent à mourir prématurément en raison de la pauvreté et de l’impact des maladies infectieuses. Nous devons diffuser le message du Letsema (volontariat) », a-t-il insisté.
Le dirigeant sud-africain a ajouté : « durant l’année 2004, nous organiserons nos troisièmes élections générales démocratiques. Nous invitons toute la population, particulièrement les jeunes, à s’inscrire sur les listes électorales et à exercer leur droit démocratique et leur devoir de voter ».
En justifiant sa visite à Haïti pour l’anniversaire des 200 ans d’indépendance de cette nation des Caraïbes, M. Mbeki a indiqué que la première République noire avait porté un coup fatal au commerce des esclaves. Haïti a été le premier pays de l’hémisphère occidental à abolir l’esclavage après une rébellion épique des esclaves ayant mené à l’indépendance de ce pays.
Quant au président ougandais, Yoweri Museveni, il a déclaré : « nous devons fermer toutes les brèches par lesquelles s’infiltre le SIDA. Sa voie de transmission principale est la promiscuité. Les antirétroviraux ne sont pas un remède. Ils permettent de prolonger la vie, mais dans des conditions toujours déprimantes. Pensez à vous protéger si vous pratiquez le vagabondage sexuel ».
Son homologue tanzanien Benjamin Mkapa a souligné, de son côté, que le nombre de personnes infectées par le VIH dans son pays était passé à plus de 2,2 millions d’individus, dont 700.000 ont développé la maladie. « Cela ne constitue pas seulement un obstacle à notre développement, mais mène à une destruction totale », a-t-il averti.

Des espoirs pour la paix

Pour le président Omar Hassan El-Béchir du Soudan, les négociations de paix actuellement en cours au Kenya portent l’espoir de la fin de 20 ans d’une guerre civile sanglante dans le pays. « Cela va placer notre pays au seuil d’un nouvel avenir radieux basé sur de nouvelles relations, la confiance, l’accord mutuel et le travail commun, ce qui signifie une participation nationale ouverte à tous, sans aucune exclusion ou supériorité. La paix n’est pas une question bilatérale ni un accord Nord-Sud. C’est un plan global dont les effets se feront sentir sur toute l’étendue du pays et dont les bénéfices iront à chaque citoyen », a-t-il insisté.
Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a également insisté sur la nécessité de mettre fin à 15 mois d’un conflit civil dans son pays, autrefois un bastion de la paix en Afrique de l’Ouest. « Nous vivons une époque de renaissance pour la Côte d’Ivoire », a- t-il déclaré, ajoutant que sa visite dans la région rebelle de Bouaké doit signifier la « réunification effective » du pays. « Je serai à Bouaké avant la fin du mois de janvier », a-t-il annoncé.

Lutter contre la pauvreté et la corruption

Le président kenyan, Mwai Kibaki, a déclaré qu’en développant le Kenya pour les générations futures, son gouvernement va s’inspirer du passé si cela peut l’aider à tirer les leçons de la future croissance du pays, faisant référence à sa campagne anticorruption et à son refus de poursuivre son prédécesseur Daniel arap Moi pour corruption présumée. « Les Kenyans ont attendu trop longtemps pendant que les dirigeants s’affrontaient inutilement (...) J’invite tous les leaders à s’engager dans un dialogue honnête et patriotique afin de s’assurer que les Kenyans disposent d’une nouvelle constitution d’ici au milieu de cette année », a dit M. Kibaki.
Quant au président Mathieu Kérékou du Bénin, il a insisté sur la lutte de son gouvernement contre la pauvreté, en soulignant que le phénomène des nations riches et puissantes exerçant une influence « sans pitié » sur les pauvres devrait prendre fin.


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