Au moins 24 620 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont environ 16 000 femmes ou enfants. Le nombre de personnes tuées a triplé par rapport au total des 15 années précédentes. Et le pourcentage démographique a changé : on estime aujourd’hui qu’environ 70 pour cent des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants, dont deux mères tuées par heure depuis le début de la crise.

« Nous avons vu une fois de plus que les femmes et les enfants sont les premières victimes des conflits et que notre devoir de rechercher la paix est un devoir envers eux. Nous leur faisons défaut. Cet échec, ainsi que le traumatisme générationnel infligé au peuple palestinien au cours de ces 100 jours, nous hanteront tous pour les générations à venir », a souligné la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Sima Bahous, dans un communiqué publié aujourd’hui.

Sur les 1,9 million de personnes déplacées, près d’un million sont des femmes et des filles qui cherchent refuge dans des conditions d’hébergement précaires, mais nulle part ni personne n’est en sécurité à Gaza. Les décisions impossibles quant à l’opportunité d’évacuer, comment et quand le faire, et où aller, sont ancrées dans des peurs et des expériences différenciées selon le sexe, alors que des risques sexospécifiques, notamment des attaques et du harcèlement, émergent le long des routes de déplacement.

ONU Femmes estime qu’au moins 3 000 femmes pourraient être devenues veuves ou chefs de famille, ayant un besoin urgent de protection et d’assistance alimentaire, et qu’au moins 10 000 enfants pourraient avoir perdu leur père. Dans ce contexte, de plus en plus de femmes craignent que leurs familles aient recours à des mécanismes d’adaptation désespérés, notamment au mariage précoce.

Les organisations dirigées par des femmes et celles de défense des droits des femmes continuent de fonctionner malgré l’escalade des hostilités : 83 pour cent des organisations de femmes interrogées dans la bande de Gaza sont au moins partiellement opérationnelles, se concentrant principalement sur la réponse d’urgence. Cependant, l’analyse d’ONU Femmes sur le financement de l’appel éclair de 2023 révèle que 0,09 pour cent du financement a été directement versé à des organisations nationales ou locales de défense des droits des femmes.

Grâce au plan de réponse de 6 mois, ONU Femmes en Palestine a fait face à la crise en fournissant une aide vitale, telle qu’une aide alimentaire d’urgence à plus de 14 000 ménages dirigés par des femmes, soit un tiers de tous les ménages dirigés par des femmes à Gaza ; et soutenir la distribution de vêtements, de produits hygiéniques et de préparations pour nourrissons. ONU Femmes s’associe également à des organisations dirigées par des femmes pour fournir des services sensibles au genre en matière de violence sexiste ; établir des comités de protection et d’intervention dirigés par des femmes dans les refuges pour femmes déplacées ; et organiser des consultations régulières avec les organisations de femmes en Palestine, pour discuter des défis auxquels elles sont confrontées.

ONU Femmes continue d’appeler à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et à ce qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir la protection des femmes et des filles et un accès sûr à une aide humanitaire rapide, sans entrave et tenant compte du genre. ONU Femmes réitère également sa profonde préoccupation face aux récits de violences sexuelles inadmissibles et autres violences basées sur le genre lors des attentats du 7 octobre, son appel à la responsabilité, à la justice et au soutien pour toutes les personnes touchées, et à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.