Etant donné que « la sécurité alimentaire fait partie des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée », a écrit le pasteur Kobia, le COE, « profondément préoccupé et indigné par cette intenable situation », appelle les Eglises à « élaborer et mettre en œuvre des programmes qui s’attaquent au problème de la faim et à ses causes structurelles ». Entre autres initiatives, les Eglises « sont appelées à militer contre la production d’agro-carburants aux dépens de la production alimentaire et de l’environnement ».

Le pasteur Kobia s’est félicité de la détermination affichée par les dirigeants internationaux lors de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale, qui s’est tenue à Rome du 3 au 5 juin 2008, « pour s’attaquer à l’impact du changement climatique sur la production alimentaire et la bioénergie, et surmonter les obstacles que crée cette situation pour la réalisation de la sécurité alimentaire mondiale ». En faisant l’éloge de cette initiative, il a exprimé l’espoir que les dirigeants internationaux « affichent leur engagement à agir contre la faim et la pauvreté et que cet engagement entraîne une action opportune ».

Selon le communiqué du COE, la « cause primaire » de la crise alimentaire mondiale réside « dans des agissements humains inappropriés, qui ont entraîné des changements climatiques et ont fait grimper en flèche le prix des aliments ». Puisque les comportements qui sont à l’origine de la pauvreté, de la faim et du changement climatique sont « mus par la cupidité », a expliqué le pasteur Kobia, « l’humanité doit s’efforcer de surmonter sa cupidité ».

Pour ce faire, il convient de remettre en question le « paradigme actuel du développement », qui pousse le marché à être le principal mécanisme prenant en charge la production et la distribution de la nourriture. C’est ce même mécanisme qui incite « des entreprises cupides à spéculer sur le cours des denrées alimentaires et du pétrole ».

Le pasteur Kobia a annoncé que le Comité exécutif du COE aborderait la question de la crise alimentaire lors de sa prochaine réunion, en septembre 2008. Afin que les Eglises puissent assumer leur « rôle essentiel » à cet égard, elles doivent « affronter la crise alimentaire mondiale ensemble », a-t-il affirmé.