Pour la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies

Ebola : la plus grande menace pour le Liberia depuis la fin du conflit

10 septembre 2014

La représentante spéciale de l’Onu au Liberia, Karin Landgren, a déclaré que ce pays est confronté à la plus grande menace depuis ses années de conflit, en soulignant que l’épidémie d’Ebola y a fait au moins 1200 morts.

« La vitesse et l’ampleur des pertes de vies ainsi que les répercussions économiques, sociales, politiques et sécuritaires de la crise Ebola affectent profondément le Liberia », a déclaré Mme Karen lors d’un compte rendu au Conseil de Sécurité de l’ONU mardi, sur l’impact de l’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest.

« Sa propagation est implacable, avec au moins 2070 cas recensés, dont 160 concernant des travailleurs de la santé », a-t-elle indiqué.

Elle a déclaré au Conseil que la plupart des personnels de santé s’étaient beaucoup impliqués dans les soins aux malades sans équipement de protection adéquat, ni formation ou paiement, en ajoutant : « Les rites funéraires locaux qui nécessitent de toucher et de manipuler les morts, ainsi qu’une tradition de prise en charge des parents et amis malades, contribuent à la propagation du virus ».

Manque de confiance dans le gouvernement

Mme Landgren, qui est également chef de la Mission de l’ONU au Liberia (Unmil), a promis tout le soutien de la mission pour stopper « ce fléau », en notant qu’une riposte réussie à Ebola va nécessiter « une gouvernance ferme », puisque le manque de confiance dans la capacité du gouvernement à résoudre cette crise a contribué à « une dynamique politique fluide » dans le pays.

« La tâche énorme de la lutte contre Ebola a révélé des faiblesses institutionnelles profondes et persistantes, y compris dans le secteur de la sécurité. Alors que la demande s’intensifie, la police a d’énormes difficultés à préparer et mener des opérations à grande échelle », a indiqué l’émissaire.

Elle a ajouté qu’étant donné le fort taux de chômage et sous-emploi, Ebola a accru la précarité économique du Liberia et nécessite « un élan international de soutien » pour aider ce pays. Elle a noté que l’ONU a lancé un plaidoyer au plus haut niveau pour éviter l’isolement du Liberia et des pays voisins touchés par l’épidémie.

Un pays fragile

En outre, Mme Landgren a précisé que la mission cherche du soutien pour les intervenants internationaux de première ligne et la communauté diplomatique pour leur permettre de rester et d’opérer au Liberia.

En s’adressant au Conseil de Sécurité, le président de la Configuration Liberia de la Commission de la Consolidation de la Paix de l’ONU, M. Marten Grunditz, a indiqué que s’il était trop tôt de prédire les besoins réels dans les mois à venir, un soutien bien coordonné de la communauté internationale et de la coopération régionale était essentiel.

Il a souligné que malgré des progrès considérables ces dix dernières années, le Liberia reste un pays fragile en transition post-conflit.

« Il est évident qu’un appui international soutenu sera nécessaire pour assurer le maintien des acquis importants en matière de développement et de stabilité et pour que le Liberia reste sur la voie d’une prospérité et d’une paix à long terme », a expliqué M. Grunditz.

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