Espionnage

Edward Snowden écrit ’Un manifeste pour la vérité’

6 novembre 2013, par Céline Tabou

Depuis Moscou, où il est en exil pour un an, Edward Snowden, ancien employé de la NSA qui a divulgué à la presse les techniques de surveillance de l’agence nationale de sécurité américaine, a décidé de rédiger un document. Ce dernier explique que « les programmes massifs d’espionnage des services de renseignement menacent la liberté d’opinion et les sociétés ouvertes ».

Écrit le 1er novembre à Moscou, le document a été envoyé au siège du magazine “Der Spiegel” via un canal crypté et puis immédiatement publié. L’informaticien explique que les programmes de surveillance développés par les États du monde « ne constituent pas seulement une menace pour la vie privée, ils menacent également la liberté d’expression et l’ouverture de la société. La politique ne doit pas être déterminée par les technologies d’espionnage. Nous avons le devoir moral de faire en sorte que nos lois et nos valeurs limitent les programmes de surveillance et protègent les droits de l’Homme ».

Les révélations d’Edward Snowden, publiées dans le monde entier en juin et juillet, ont provoqué de vives tensions entre Washington et certains de ses alliés comme l’Allemagne, la France ou encore le Brésil. Cependant, pour Edward Snowden, il s’agit du respect du droit de chaque citoyen à disposer de sa vie, raison pour laquelle « les citoyens doivent lutter contre la rétention d’information sur des questions d’importance vitale pour la société. Dire la vérité n’est pas un crime » , a écrit l’analyste.

La surveillance massive est un problème mondial

Selon lui, « certains gouvernements, gênés par les révélations relatives au programme de surveillance massif, ont initié une campagne de persécution sans précédent afin d’étouffer le débat. Ils ont intimidé les journalistes et considéré comme un délit le fait de rendre publique la vérité ».

Malgré tout, « le débat que les gouvernements voulaient empêcher va désormais avoir lieu dans le monde entier. Et, loin de causer des dégâts, les nouvelles connaissances du public montrent clairement l’utilité de ce débat pour la société, puisque des réformes sont proposées pour mieux contrôler [ces dérives] et envisager l’élaboration de nouvelles lois ».

Souhaitant informer les citoyens de la manière dont les gouvernements les espionnaient, Edward Snowden est devenu l’ennemi public numéro 1 aux États-Unis, où des élus parmi les plus importants du Congrès américain se sont prononcés dimanche 3 novembre pour qu’Edward Snowden ne bénéficie d’ « aucune clémence » de la part des États-Unis. «  S’il avait été un véritable lanceur d’alertes, il avait la possibilité d’appeler les commissions du Renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants et de nous dire : “Écoutez, je suis en possession d’informations que vous devez examiner” », a indiqué la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, présidente de la puissante commission du Renseignement du Sénat américain.

Cette dernière a ajouté que « dans ce cas-là, nous lui aurions certainement parlé. (...) Mais ça ne s’est pas passé comme cela et il a fait énormément de tort à notre pays » , a-t-elle dénoncé dans l’émission "Face the Nation" sur la chaîne CBS, cité par “Le Monde”. Cependant, pour l’informaticien, « la surveillance massive est un problème mondial qui nécessite une solution mondiale ».

Céline Tabou


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