James Lebon, de la Plaine des Grègues à Saint Sulpice

En camping car à visiter les routes du Sud

28 mars 2009

James Lebon vit loin de ses racines. Certes, c’est dur ! L’heure de la retraite sonnée, il y passera plus de temps. Rencontre avec cet enfant de Saint-Joseph qui vit à Saint Sulpice. Il bosse à la SNCF.

« Je suis né le 15 novembre 1960 à Saint-Joseph — ville du Sud de La Réunion. Jusqu’à l’âge de 17 ans et demi, je vis dans les Hauts à la Plaine de Grègues. Le 31 mars 1978, je quitte mon île et m’envole pour la France. Mon frère aîné m’accueille chez lui dans l’Est en Meurthe et Moselle (54). Lui a quitté l’île quelques années avant moi.

James Lebon se souvient de son arrivée. Le voyage en train me paraissait interminable. Assis en queue, je regardais défiler les paysages neigeux. Je n’en voyais pas le bout. Malgré tout, c’était très beau à voir. En revanche, être en plein dedans, cela devait être autre chose.

Employé à la SNCF

Du travail, j’ai eu du mal à en trouver à mon arrivée. La raison principale était mon jeune âge. En fait, j’étais mineur. À ma majorité, en l’espace d’un mois, je décroche un emploi à la SNCF. D’ailleurs j’y suis encore. Avec cette société, j’ai vu du pays : Longuyon (1980), Thionville en Moselle (1981), Toulouse (1996). Entre temps, à Thionville, j’effectue mon service militaire au terme duquel j’intègre à nouveau mon poste toujours dans cette même ville. Je rencontre d’autres Réunionnais, nous sympathisons.

Un autre épisode me revient. Nous sommes le 12 décembre 1980, un mois après mon embauche, la neige tombe abondamment, le verglas se dépose partout. Nombreux sont les cheminots en congés. Moi non, je suis tout nouveau à la SNCF. Nous sommes trois à travailler, déblayer et casser la glace accumulée sur les rails. Nous évitons par cette action tout déraillement de train. Mon pic à glace dans mes mains, je me suis dit « C’est ça la France ! ». Cette situation a un grain comique. Je n’avais jamais vu d’aussi gros glaçons.

« C’est ça la France ! »

Je vous sers quelques moments de convivialité. 1986, Jacques Florency m’invite à rejoindre son Association Réunionnaise de Guénange et environ (ARGE). Nous organisons des repas dansants. À la clé, succès et notoriété. Nous avons commencé avec une centaine de convives, puis plus de 500 !
500, c’est la capacité d’accueil de notre salle, sinon nous aurions été plus nombreux. Nous avons passé du bon temps.
Pour nos enfants à Noël, le Père Noël les choyait de présents autour d’un sapin dans une ambiance de joie. Nous concoctions des kermesses, les animaient des chanteurs créoles tels Jean-Pierre Boyer, Volnay et bien d’autres, des groupes folkloriques et plein d’autres animations avec de nombreuses personnes.

Chaque année aussi, nous étions du Téléthon. 1999, à une association de jeunes sourds, nous avions fait des dons de matériels informatiques. Ils ont été remis lors d’un voyage à La Réunion.

L’action associative

En été, au bord de l’eau, avec les sympathisants et les membres de notre association, nous nous retrouvons autour d’un barbecue. Il nous est même arrivé de les réunir en Espagne afin de les remercier.

Me manquaient dans l’Est de La France le soleil et la mer même si j’apprécie cette zone. J’en ai trouvé dans le Sud. Au petit bonheur la chance, j’adresse ma mutation et me voici avec ma compagne en novembre 1996 à Saint-Sulpice dans le Tarn. Ainsi, je me suis rapproché de ma mère, mes deux frères et ma sœur.

Pour tout visiter, j’ai décidé de l’achat d’un camping car. Me voilà sur les routes du Sud où nous découvrons un petit coin charmant en bord de mer à Vahas plage. Pour une petite maison, j’ai le coup de cœur… Je continue à voyager bien sûr ! On ne sait jamais si je trouve mieux.

Mes amis zoreils et créoles

À Saint Sulpice, je mène ma petite vie en compagnie de mes amis zoreils et créoles qui adorent la cuisine créole. J’ai eu l’idée d’aménager une salle de danse. Je vous affirme : L’ambiance est assurée. Fréquemment, nous nous réunissons et nous rigolons.

Je fais partie d’une association plus axée sur la politique.

Malgré mes activités, La Réunion me manque. Mon emploi à la SNCF me permet d’y aller tous les deux ans où je me ressource. Grâce à de nombreux combats, nous avons cette opportunité pour ses proches et soi-même. Pourvu que cela dure ! ».

Avant de nous quitter, James Lebon vous propose, si et seulement si vous voulez passer des instants agréables sous le soleil métropolitain, sa maison qui comporte deux chambres et qui se trouve à 300 mètres de la plage (5 à 7 sacs de couchage). Il vous la loue à un prix raisonnable. À bientôt les amis.

Spécial 50 ans du PCR

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