L’OMS tire la sonnette d’alarme

Épidémie de méningite en Afrique de l’Ouest

27 décembre 2017

Alors que débute la saison de la méningite bactérienne en Afrique de l’Ouest, une convergence de facteurs menace cette région de fortes épidémies qui vont toucher des millions d’individus, a prévenu mardi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une nouvelle souche hyper-invasive de la méningite à méningocoques de sérogroupe C circule en même temps qu’une pénurie de vaccins contre la méningite C menace de véritablement limiter les capacités de la région à minimiser le nombre de cas. Le risque d’une épidémie imminente à large échelle est dangereusement élevé, selon l’OMS.

La seule année dernière, 18.000 cas de méningite de la souche Nm C ont été enregistrés au Niger et au Nigeria. Les taux d’attaque peuvent être très élevés (jusqu’à 670 cas/100.000), l’immunité de la population est faible, la souche circule déjà dans les pays voisins de la ceinture africaine de la méningite (Burkina Faso, Mali) et elle a le potentiel de se propager au delà de la ceinture.

10 % des malades meurent

La méningite est une maladie grave dont les cas de contamination peuvent s’élever entre 20.000 et 200.000 cas en cas d’épidémie à grande échelle. 10 % des malades meurent et ceux qui survivent sont exposés à des séquelles neurologiques sévères. Les épidémies de méningite à méningocoques frappent la ceinture africaine de la méningite de manière périodique et sont fréquemment associées à la propagation de nouvelles souches épidémiques.

Sur les six sérogroupes connus (A, B, C, W, X et Y) responsables des épidémies, le sérogroupe A a été responsable des épidémies à grande échelle les plus dévastatrices dans cette région. Cependant, depuis le succès de la campagne de vaccination contre la souche A depuis 2010, les cas de ce sérogroupe ont reculé de 99 %. La nouvelle souche du sérogroupe C représente désormais le risque majeur d’épidémies de méningite. Selon les estimations de l’OMS validées par des spécialistes internationaux de la méningite, le pire des scénarios épidémiques pourrait être de 70.000 cas au cours des deux années à venir. Des mesures urgentes sont nécessaires pour se préparer au pire et minimiser l’impact potentiellement dévastateur des épidémies dans la région. Mais les stocks de vaccins contre la souche C sont anormalement bas.

Agir maintenant

L’OMS appelle les partenaires techniques et opérationnels, les fabricants de vaccins et les donateurs à agir maintenant pour augmenter la disponibilité des vaccins contre le méningocoque qui protègent contre le sérogroupe C.

Le stock international d’urgence compte seulement 2,5 millions de doses de vaccins contre le méningocoque de souche C. Il y a un besoin immédiat de 10 millions de doses supplémentaires pour compléter le stock actuel pour la période 2018-2019.

La priorité reste les vaccins conjugués. Malgré leur coût élevé, ils offrent les meilleures perspectives de lutte contre la maladie en proposant une réaction immunitaire durable.

Les épidémies de méningite dans la ceinture africaine de cette maladie constituent un énorme fardeau de santé publique. La pénurie de vaccins pour contrôler cette nouvelle souche hyper-invasive présage d’une catastrophe ayant le potentiel d’affecter jusqu’à trois millions de personnes dans la région. En sonnant l’alerte maintenant, l’OMS espère réduire la fracture vaccinale et éviter que cette maladie tant redoutée se propage à travers et au-delà de l’Afrique de l’Ouest.


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