5 ans de guerre, des dizaines de milliers de morts...

Et aucun remords de Bush

21 mars 2008

« Chasser Saddam Hussein du pouvoir était la bonne décision ». Alors que des manifestants anti-guerre se rassemblaient dans plusieurs villes et que 64% des Américains, selon la chaîne CBS, estiment que la guerre n’en valait pas la peine, G. W. Bush persiste et signe.

Cinq ans après être apparu sur les écrans de télévision pour confirmer que les Etats-Unis avaient, « avec réticence », commencé à bombarder un « régime hors-la-loi qui menace la paix avec des armes de meurtre en masse », Bush a déclaré que, malgré le prix élevé payé depuis lors, la guerre était un combat juste « que l’Amérique peut et doit gagner ».
Dans un discours au Pentagone, Bush a jugé « compréhensible » que le débat continue, mais a livré un argumentaire connu : les Américains doivent combattre Al-Qaida en Irak pour ne pas le combattre aux Etats-Unis, se retirer trop rapidement sèmerait le « chaos » et enhardirait les « terroristes » et l’Iran voisin.
Il a surtout argué des progrès accomplis depuis l’année dernière, quand la violence menaçait d’atteindre « le niveau du génocide », grâce à une nouvelle stratégie et l’envoi d’environ 30.000 Américains supplémentaires.

Les opposants à la guerre crient « Réveille-toi Amérique »

Pendant ce temps, dans plusieurs villes américaines, des manifestants anti-guerre scandaient des slogans tels que « Les Etats-Unis sont les premiers des terroristes, désarmez maintenant » ou « Réveille-toi Amérique ».
Au fil des ans, la mobilisation semble en effet s’être quelque peu endormie, malgré une opinion publique devenue largement défavorable au conflit, après la perte de près de 4.000 soldats américains et un coût qui ne cesse d’enfler. D’ailleurs, selon un sondage publié par chaîne CNN, c’est l’économie qui comptera le plus pour 42% des Américains lors de l’élection présidentielle, devant la guerre (21%).

« Une guerre insensée »

Combat en passe d’être victorieux selon les uns, vain gouffre financier et drame humain pour les autres, la guerre s’est invitée dans la campagne présidentielle.
John McCain a fait du dossier irakien une clef de son succès. Il soutient l’engagement américain et assure que la décision prise l’an dernier d’envoyer 30.000 soldats américains supplémentaires sur place « porte ses fruits ». Pour lui, les Américains « devraient être fiers » de ce qui a été accompli en Irak.
Autre son de cloche, bien sûr, dans le clan démocrate. La guerre en Irak est déjà plus longue que la Première et la Seconde Guerre mondiale et aucune solution n’est en vue, a affirmé Barack Obama, qui a promis de « mettre fin » à cette guerre qui, selon lui, a rendu « l’Amérique moins sûre » et l’a isolée de ses alliés.
Les deux rivaux démocrates se disputent à propos de leurs positions concernant la guerre en Irak. Hillary Clinton a prévenu que « faire des promesses de campagne impossibles à tenir » ne mettrait pas un terme à la guerre. Obama a répondu qu’il s’était toujours opposé à « une guerre insensée », « contrairement à la sénatrice Clinton qui a voté en faveur de cette guerre ».
Pour l’heure, on ignore comment l’Irak parviendra à la paix. Une Conférence de réconciliation en Irak a lancé un appel mercredi à l’unité nationale. Mais la conférence, qui s’est achevée sans progrès tangibles, avait été boycottée par des partis sunnites et une importante formation chiite.


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