République démocratique du Congo

Faire la paix plutôt que la guerre en Afrique centrale

Signature à Sun City d’un accord historique sur la R.D.C.

7 avril 2003

Le conflit en RD Congo, la guerre la plus complexe et la plus meurtrière du continent africain qui a fait converger vers ce riche pays minier de l’Afrique centrale des pays tels que l’Angola, le Tchad, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda ou le Zimbabwe, pourrait désormais appartenir au passé.

En effet, l’accord historique signé mercredi après-midi à Sun City, la célèbre capitale sud-africaine des jeux, est le dernier acte du conflit. Le lieu était bien choisi, car c’est à cet endroit qu’avait commencé, en février 2002, le Dialogue intercongolais initié pour mettre un terme à la guerre et qui aura duré six semaines. Le 17 décembre 2002, toutes les parties à la guerre en RDC avaient signé à Pretoria un accord de partage du pouvoir dans le cadre d’un gouvernement de transition, ce qui devait permettre à ce pays de connaître ses premières élections démocratiques en plus de quatre décennies.
L’accord conclu mercredi devrait ouvrir le chemin de la paix et favoriser l’installation, en RDC et pour une durée de deux ans, d’un gouvernement transitoire de partage du pouvoir. Les délégués au Dialogue intercongolais, qui avaient négocié un compromis au cours des derniers mois, ont assisté à l’événement aux côtés de plus de dix chefs d’État africains parmi lesquels le président Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, qui a joué un rôle important en favorisant une avancée décisive dans le règlement de ce conflit à l’origine de la mort de plus de 2 millions de personnes.
Cependant, une absence a été remarquée, celle du président Joseph Kabila de la RDC. Selon son ministre de l’Information, Kikaya Bin Karubi, Joseph Kabila était retenu par d’autres obligations et son gouvernement a été représenté par une forte délégation.

Aux termes de l’accord, le gouvernement actuel de la RDC, dirigé par le président Kabila, partagera le pouvoir avec quatre vice-présidents issus des deux principaux groupes rebelles de l’opposition politique basée à Kinshasa et du gouvernement. De même, selon cet accord intervenu après des mois d’intenses négociations, les combattants du Mouvement de libération du Congo, du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) et d’autres groupes rebelles déposeront les armes et seront intégrés dans l’armée nationale unique. Ce processus débouchera sur des élections générales, les premières depuis l’accession du pays à l’indépendance, en 1960.
Malgré cet importante avancée pour la paix, des préoccupations subsistent encore au sujet de la présence de troupes étrangères dans le pays. Certaines rumeurs indiquent que des milliers de soldats rwandais seraient sur la voie du retour en RDC, tandis que 2.000 soldats ougandais sont restés à la demande de l’ONU afin d’aider à contrôler la situation.
Cette semaine, le président Mbeki devrait s’entretenir de ces questions et d’autres sujets avec le président Kabila, ainsi qu’avec les présidents Paul Kagamé du Rwanda et Yoweri Museveni de l’Ouganda.

L’Union africaine salue la conclusion du dialogue inter-congolais à Sun City
Le président intérimaire de la Commission de l’Union africaine (UA), Amara Essy, a salué la conclusion le 2 avril dernier à Sun City, en Afrique du Sud, du dialogue intercongolais. Dans un communiqué diffusé à la presse vendredi, Amara Essy indique que « l’endossement, par les composantes et entités du dialogue inter congolais de la Constitution de la transition et des mémorandums d’accord, constitue un avènement majeur dans le processus de paix et de réconciliation nationale ». Selon lui, la conclusion du dialogue inter congolais marque également « un jalon important vers l’établissement d’un nouvel ordre politique en République démocratique du Congo ».

Le président intérimaire de la Commission de l’UA « se réjouit que ce couronnement d’un long et laborieux processus l’ait été grâce, d’abord, au peuple congolais lui-même et à la prise de conscience de la classe politique congolaise, mais aussi à la volonté et à la détermination conjuguées des Africains, des partenaires de l’Afrique et de la communauté internationale dans son ensemble ».

Amara Essy attire cependant l’attention de tous les acteurs en RDC « sur le fait que cet événement n’est qu’un pas sur le très long chemin qui reste à parcourir ». Il demande à toutes les parties congolaises de faire preuve davantage de volonté politique, de courage et de sacrifice « pour mettre en œuvre les engagements ainsi pris devant l’opinion congolaise et internationale » et les assure « d’ores et déjà de la ferme volonté de l’UA de continuer à les soutenir et à accompagner leurs efforts ». Amra Essy appelle en outre la communauté internationale et les partenaires de l’Afrique à continuer d’accompagner le processus en cours jusqu’à son terme.


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