Rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, Obama demande la levée de l’embargo sur Cuba

Grande victoire de la résistance cubaine

18 décembre 2014

Hier, les présidents de Cuba et des Etats-Unis se sont exprimés. Washington a décidé de libérer trois prisonniers cubains accusés d’espionnage, La Havane a fait de même pour deux personnes dans la même situation à Cuba. Les deux pays vont rétablir leurs relations diplomatiques et Barack Obama va demander la levée de l’embargo qui pèse depuis plus de 50 ans sur Cuba. C’est une grande victoire de la résistance cubaine. Voici un extrait de l’allocution de Raul Castro, président de Cuba, qui décrit les principales avancées.

Lors des obséques de Nelson Mandela l’an dernier, Raul Castro et Barack Obama se sont serrés la main, c’était un premier pas.

« Du fait d’un dialogue au plus haut niveau, qui a inclus une conversation téléphonique que j’ai eue hier (mardi – NDLR) avec le Président Barack Obama, nous avons pu avancer dans la solution de certaines questions d’intérêt pour les deux pays.
Comme l’avait promis Fidel en juin 2001 lorsqu’il a dit : « Ils reviendront ! », Gerardo, Ramon et Antonio sont arrivés aujourd’hui dans la patrie.
L’énorme joie de leurs familles et de tout notre peuple, qui s’est mobilisé inlassablement dans cet objectif, s’étend aux centaines de comités et de groupes de solidarité ; gouvernements, parlements, organisations, institutions et personnalités qui durant ces 16 ans ont réclamé et déployé de vaillants efforts pour leur libération. À eux tous, nous exprimons notre plus profonde gratitude et engagement.

Cette décision du Président Obama mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple.
J’aimerais remercier et reconnaître le soutien du Vatican, et très spécialement du Pape François, à l’amélioration des relations entre Cuba et les États-Unis. De même, nos remerciements au Gouvernement du Canada pour les facilités créées pour la réalisation du dialogue de haut niveau entre les deux pays.
En même temps, nous avons décidé de libérer et d’envoyer aux États-Unis un espion d’origine cubaine qui travaillait au service de ce pays.
D’autre part, pour des raisons humanitaires, aujourd’hui, le citoyen nord-américain Alan Gross a été rapatrié dans son pays.
De façon unilatérale, conformément à notre pratique et à nos dispositions légales, des bénéfices pénaux ont été octroyés aux prisonniers concernés, y compris la libération de personnes auxquelles le gouvernement des États-Unis était intéressé.

Par ailleurs, nous avons convenu de rétablir les relations diplomatiques.
Ceci ne veut pas dire que l’essentiel ait été réglé. Le blocus économique, commercial et financier qui occasionne de graves dommages humains et économiques à notre pays doit cesser.
Bien que les mesures du blocus soient devenues une loi, le Président des États-Unis peut modifier leurs applications en vertu des facultés exécutives qui lui sont conférées.
Nous proposons au gouvernement des États-Unis de prendre de mesures réciproques en vue de l’amélioration du climat bilatéral et d’avancer vers une normalisation des relations entre nos deux pays, conformément aux principes du Droit international et de la Charte des Nations Unies.

Cuba réitère sa disposition à maintenir la coopération au sein des organismes multilatéraux, comme l’Organisation de Nations Unies.
Conscient de nos profondes différences en matière de souveraineté nationale, de démocratie, de droits de l’Homme et de politique extérieure, je confirme notre volonté de dialoguer sur ces sujets.
J’invite le gouvernement des États-Unis à surmonter les obstacles empêchant ou entravant les liens entre nos peuples, les familles et les citoyens des deux pays, notamment, en ce qui concerne les voyages, le service postal direct et les télécommunications.
Les progrès enregistrés lors des échanges montrent que beaucoup de problèmes peuvent être résolus. »

Obama reconnaît l’échec de la politique des USA


L’isolement de Cuba n’a pas fonctionné, il faut une nouvelle approche, a déclaré Barack Obama mercredi lors d’une allocution télévisée. Le président américain a déclaré vouloir examiner avec le Congrès la levée de l’embargo contre l’île caraïbe. Les Etats-Unis vont aussi retirer Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme.
Barack Obama a reconnu que la politique “rigide” menée par Washington à l’égard de Cuba ces dernières décennies avait eu peu d’impact. « Je pense que nous pouvons aider davantage les Cubains en discutant avec le gouvernement de La Havane », a-t-il dit.
Il a annoncé avoir demandé au secrétaire d’Etat John Kerry d’engager des discussions avec Cuba sur une normalisation des relations diplomatiques, rompues en janvier 1961.

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