La ministre des Affaires étrangères des États-Unis en visite en Europe et en Asie

Hillary Clinton nargue les Russes

4 juin 2012, par Céline Tabou

Après avoir accusé la Russie d’être alliée au régime de Bachar Al-Assad, la chef de la diplomatie américaine s’est rendue la semaine dernière en Scandinavie, pays frontalier de la Russie. Pied de nez aux autorités russes qu’elle souhaite « mettre de notre côté » sur le dossier syrien.

Les violences orchestrées en Syrie depuis plus d’une année ont atteint leur paroxysme ces dernières semaines. L’intensification des combats a entrainé la mort de milliers de personnes depuis le début du conflit. Sur la voie diplomatique, les Nations unies ont envoyé de nombreux observateurs sans parvenir à faire reculer le président syrien Bachar Al-Assad, qui accuse les manifestants de terrorisme.

Bien loin du scénario libyen, l’ONU ne parvient pas à faire pression sur le gouvernement syrien et accuse la Russie de soutenir militairement l’armée de Bachar Al-Assad. En visite en Scandinavie, Hillary Clinton a averti que la position de la Russie contre une intervention de l’OTAN en Syrie pourrait entrainer une guerre civile.

Rumeur d’armement russe aux Syriens

Vendredi 1er juin, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, en visite en Norvège, s’est déclarée préoccupée par les informations sur des livraisons d’armes russes en Syrie qu’ont rapportées des médias internationaux. En effet, d’après les représentants de l’ONG Human Rights First, un navire russe transportant vraisemblablement des armes était arrivé le week-end dernier dans le port syrien de Tartous, qui héberge une base de la Marine russe, a cité l’agence de presse russe “RIA”. En réponse, les États-Unis ont annoncé ensuite qu’ils recueillaient des informations sur ce navire et ont appelé Moscou à suspendre les fournitures de ces armes aux autorités syriennes.

Lors d’une conférence de presse à Oslo, Hillary Clinton a annoncé : « Nous savons qu’il y a eu des ventes d’armes très régulières, même pendant l’année dernière, de la Russie à la Syrie. Nous pensons aussi que la fourniture d’armes en continu par la Russie a renforcé le régime de Bachar Al-Assad ». Ces déclarations ont entrainé une réaction de la part du président russe Vladimir Poutine, en visite à Berlin. Ce dernier a annoncé que la Russie ne fournissait pas à la Syrie d’armes qui pourraient être utilisées dans une guerre civile.

Tensions diplomatiques

Samedi 2 juin, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont exprimé leur accord, lors d’un entretien téléphonique, sur la nécessité de travailler ensemble sur la Syrie, a annoncé un responsable américain cité par l’“Agence France Presse”. D’après les dires rapportés par ce dernier, le message de la chef de la diplomatie était : « Nous devons commencer à travailler ensemble afin d’aider les Syriens dans la stratégie de transition politique de la Syrie. Et je veux que nos responsables travaillent ensemble sur des idées à Moscou, en Europe, à Washington, partout où cela nous sera nécessaire ».

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est entretenu dimanche 3 juin par téléphone avec l’envoyé de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan. D’après un communiqué de presse, Sergueï Lavrov a indiqué que pour « appuyer les efforts de l’envoyé spécial, la Russie examinerait plusieurs projets de travail ultérieur portant sur la coordination des activités internationales ». Les autorités russes ont tout de même appuyé le plan de Kofi Annan, qui « était le seul moyen de résoudre la crise syrienne ». Ce dernier a souligné « la nécessité de coordonner les efforts de tous les acteurs clés afin d’assurer la mise en œuvre complète des propositions de M. Annan ».

Sorte de message d’avertissement des Américains, Hillary Clinton s’est entretenue avec des responsables politiques scandinaves, les remerciant de leur soutien sur les dossiers mondiaux, dits « sensibles ».

Céline Tabou


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