La Martinique a commémoré le 46e anniversaire de la répression policière de Chalvet qui fit deux morts

Hommage aux victimes de la répression : Illmany Renor et Georges Marie-Louise

15 février 2020

Comme à La Réunion, les moyens de l’État furent mis au service du patronat en Martinique pour combattre les revendications salariales des travailleurs. Et face à la détermination des manifestants, la répression était très violente et pouvait aller jusqu’à tirer sans sommation sur les travailleurs. C’est ce qui se passa le 14 février 1974 à Chalvet. Radio Caraïbe Internationale rappelle cette page d’histoire :

« Il y a 46 ans la Martinique était secouée par un important mouvement social. Les ouvriers agricoles de la banane s’étaient mobilisés pour réclamer une revalorisation de leur salaire. La grève qui s’est éternisée reste dans les mémoires à cause de deux faits divers tragiques qui caractérisent la forte répression à l’encontre des mobilisations ouvrières.

En effet après plusieurs semaines de grève, le 14 février 1974, jour de la Saint-Valentin, les ouvriers, qui ont participé à une séance de négociation infructueuse la veille, passent d’habitation en habitation pour convaincre les salariés de rester mobilisés. Au lieu-dit Chalvet à Basse-Pointe, 200 gendarmes appuyés par un hélicoptère encerclent les grévistes et ouvrent le feu sans sommation. Illmany Renor, un ouvrier agricole de 55 ans, tombe sous les balles. Cinq autres manifestants sont blessés.

Le lendemain 4000 personnes manifestent à Fort-de-France pour dénoncer la répression meurtrière du mouvement. La tragique histoire ne s’arrête pas là. Le 16 février, Georges Marie-Louise est retrouvé mort sur une plage à proximité de l’habitation Chalvet. Le corps du jeune ouvrier agricole présente des marques de torture.

Les responsables de ces deux décès ne seront jamais punis. Cette injustice a laissé une trace indélébile dans l’histoire du mouvement ouvrier martiniquais et dans la mémoire collective de la population »

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