Enfin la vérité sur les buts de l’invasion du pays

Irak : les champs pétroliers livrés aux vainqueurs de la guerre

30 juin 2009, par Manuel Marchal

Six ans après le début de la guerre en Irak, le gouvernement mis en place par les forces d’occupation décide d’autoriser des compagnies pétrolières étrangères à exploiter les richesses considérables du pays. Cela faisait 37 ans que cela n’était pas arrivé, il a fallu une invasion militaire pour changer cette situation. Sur le terrain, l’armée régulière des Etats-Unis sera remplacée par des milices privées chargées de protéger les intérêts des compagnies étrangères.

C’est aujourd’hui que les grands groupes pétroliers répondent à l’appel d’offres du gouvernement issu de l’invasion pour l’exploitation de six des plus vastes champs pétrolifères irakiens. Six ans après le lancement de l’invasion de l’Irak, c’est la clarification. Au moment de l’offensive américano-britannique, le ministère du Pétrole avait été « miraculeusement » préservé des bombardements. Six ans plus tard, ce sont les puits de pétrole qui sont livrés aux compagnies pétrolières de l’Occident.
Il s’agit du premier grand appel d’offres en Irak depuis l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003. Trente-deux entreprises doivent participer, dont Total, Exxon Mobil et Royal Dutch Shell.
Les réserves irakiennes sont estimées à 115 milliards de barils, et plusieurs gisements ne sont pas encore exploités. Dans un contexte de raréfaction de la ressource, un tel potentiel suscite des convoitises.
Pour de nombreux Irakiens, les entreprises étrangères ne sont là que pour piller les ressources nationales, affirme Hugh McManners, porte-parole d’Erinys, une entreprise de sécurité chargée en 2003 par le gouvernement américain de rebâtir les services de protection des infrastructures pétrolières irakiennes. Cela explique pourquoi les grandes compagnies ont prévues de venir avec des armées de mercenaires pudiquement appelées « entreprises de sécurité ». Elles envisagent également de construire des aérodromes près des puits de pétrole pour éviter au maximum les contacts entre Occidentaux et habitants du pays.
Ces contraintes sont déjà chiffrées, et ne représentent que 10 à 15% du projet. Elles doivent être amorties largement par les bénéfices escomptés d’une extraction à faible coût.
Quelques jours après les émeutes en Iran, et trois jours après le coup d’État au Honduras, de grandes compagnies pétrolières se préparent à se partager un immense gâteau en Irak.

M.M.


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