Religion et société

Joachim Chissano salue le rôle des Églises africaines pour la paix

Un enseignement de l’Histoire du Mozambique

25 novembre 2003

Le président mozambicain, Joachim Chissano, président en exercice de l’Union africaine (UA), a salué dimanche le rôle des églises africaines dans la recherche de la paix basée sur la justice et la promotion sans relâche du progrès socio-économique. S’adressant à Yaoundé aux participants à la Huitième Conférence des églises africaines (AACC), Joachim Chissano a rappelé que c’est l’Église mozambicaine qui avait encouragé le dialogue entre le gouvernement et l’ex-mouvement rebelle de la RENAMO. Il a expliqué que les évêques mozambicains avaient servi d’intermédiaires entre le gouvernement et la RENAMO avant l’ouverture des négociations de paix à Rome en 1990. « J’ai personnellement eu plusieurs réunions avec les évêques qui ont servi de passerelle pour les premiers contacts avec les rebelles avant la tenue de négociations directes », a rappelé Joachim Chissano. « Les négociations et la signature de l’accord de paix ont eu lieu dans une institution chrétienne, la Communauté San Egidio à Rome. Donc la paix que nous connaissons au Mozambique est intrinsèquement liée à l’Église », a-t-il ajouté.

Contacts durant la guerre de libération

Le chef de l’État a souligné que, même avant l’indépendance du Mozambique, le FRELIMO, qui était un mouvement de libération, a établi des contacts avec les Églises. Ces contacts remontent à 1963, une année après la fondation du FRELIMO. « C’est de notre part une reconnaissance claire de l’importance du partenariat avec les Églises et plus important que la liberté pour laquelle nous combattions était un objectif pour lequel les églises luttaient également, à leur manière ». Les liens avec l’AACC ont été développés durant la guerre d’indépendance du Mozambique, a dit Joachim Chissano, mentionnant en particulier l’aide de l’Église pour les réfugiés mozambicains.
Le dirigeant mozambicain a également salué la position des Églises contre l’apartheid en Afrique du Sud, rappelant que le Conseil mondial des églises avait crée un groupe spécial dédié entièrement à la lutte contre l’apartheid. Joachim Chissano pense que le rôle de l’AACC dans la lutte pour la libération de l’Afrique est précurseur de l’esprit de partenariat exprimé dans le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).

Diffuser la culture de la paix

Après l’indépendance, les églises sont restées actives en œuvrant pour la paix, intervenant pour tenter de mettre un terme à de nombreux conflits qui ont secoué de nombreux pays africains. Joachim Chissano a affirmé que les Églises font partie de ceux qui ont compris très tôt que la paix ne signifie pas seulement la fin des combats. Elles avaient toujours pris soin de diffuser la culture de la paix, la tolérance, la démocratie et le respect des droits humains. Le président en exercice de l’UA a en particulier salué le travail accompli par le Conseil chrétien du Mozambique (CCM) qui, par le biais de son projet "Transformer les armes en charrues", collecte les armes détenues illégalement -aucune question n’est posée- et les échange contre des outils de travail comme les outils agricoles.
« Ce programme a été un immense succès », a dit le président du Mozambique. « Des milliers d’armes ont été détruites et bon nombre d’anciens guérilleros ont été réintégrés dans des activités productives ». Il a proposé que cette expérience mozambicaine soit développée dans d’autres pays africains qui sortent d’un conflit armé tels que le Liberia, la Côte d’Ivoire ou la République démocratique du Congo. Avant de conclure son discours, Joachim Chissano a invité les Églises à apporter leur soutien au NEPAD. Il a souligné que, dans le cadre du NEPAD, les Églises seront en mesure de continuer à promouvoir le développement de l’éducation et des soins de santé.


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