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Kiev s’enflamme

Journée de deuil national après le décès de 25 personnes

jeudi 20 février 2014, par Céline Tabou


Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch décrète une journée de deuil national jeudi 20 février, suite au décès de 25 personnes dans des affrontements entre manifestants et forces spéciales.


Photo Mstyslav Chernov.

La situation a dégénéré mardi 18 février, lors que les autorités ont lancé un assaut contre les manifestants. Plus de 240 personnes ont été blessées dont 79 policiers et cinq journalistes et 25 personnes sont décédées dont 9 policiers, selon le ministère ukrainien de la Santé. Selon l’Agence France Presse, un précédent bilan s’établissait à 18 morts dont 9 policiers.

La lutte armée en marche ?

Le président ukrainien a accusé l’opposition d’avoir lancé une insurrection et menacé les leaders qui « ont négligé le principe de la démocratie selon lequel on obtient le pouvoir à l’issue des élections et non dans la rue (...) Ils ont franchi les limites en appelant les gens à prendre des armes », a déclaré le président dans une allocution à la nation, alors que l’assaut était en cours. Ce dernier a affirmé que « c’est une violation criante de la loi et les coupables comparaîtront devant la justice ».

Les manifestations avaient commencé à Kiev, capitale de l’Ukraine, le 21 novembre 2013, après le refus de Viktor Ianoukovitch, de signer un accord d’association avec l’Union européenne. Alors que le calme commençait à s’installer, l’assaut des forces spéciales anti-émeute, équipés de blindés selon l’AFP, a été lancé mardi 18, dans la fumée des incendies et des feux de pneus au centre de Kiev sur le Maïdan, la place de l’Indépendance.

Autre signe de tension, près de 5.000 manifestants se sont emparés de bâtiments publics et de dépôts d’armes à Lviv dans l’ouest du pays. Lviv, bastion nationaliste près de la frontière polonaise, près de 500 opposants ont jeté des pierres mardi soir en direction de l’administration régionale et y sont entrés sans rencontrer de résistance. Une centaine de manifestants a ensuite pris d’assaut le siège de la police régionale, pour ensuite ériger une barricade devant. Les manifestants ont ensuite occupé le siège local du SBU (services spéciaux) avant d’y mettre le feu et de démolir plusieurs véhicules.

Appel au calme de la communauté internationale

Dans la capitale, des milliers de contestataires sont restés sur la Place de l’Indépendance, devenu le lieu de la contestation. Au départ, les manifestants contestaient contre le rejet de l’alliance avec l’Union Européenne, dorénavant, les centaines de milliers de personnes mobilisées, rejettent tout de go le gouvernement du président Viktor Ianoukovitch.

La représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, a exhorté, « les autorités ukrainiennes à s’attaquer aux racines de la crise ». Se disant « très préoccupée » par « l’inquiétante escalade » de la violence dans le pays, Catherine Ashton a indiqué que « les décisions politiques doivent être prises au Parlement », et les « responsables politiques [doivent] assumer leurs responsabilités partagées pour rétablir la confiance et créer les conditions pour une solution durable à la crise politique ». De manière générale, la communauté internationale appel au dialogue et à la fin des violences.

Pour les secrétaires généraux de l’ONU, Ban Ki-moon, de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, et les ministres des affaires étrangères français, Laurent Fabius, et allemand, Frank-Walter Steinmeier, les parties qui s’opposent doivent « s’abstenir de toute violence et à reprendre immédiatement le chemin du dialogue ». Laurent Fabius a dénoncé un « usage indiscriminé de la force », et Frank-Walter Steinmeier a avertit de « sanctions personnelles » de l’Union européenne contre des dirigeants ukrainiens.
De son côté, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a appelé Viktor Ianoukovitch à retirer les forces de l’ordre des rues de Kiev et a souligné « l’urgence d’un dialogue immédiat » avec les dirigeants de l’opposition, a cité l’AFP. Pour la Russie, ces violences sont la « conséquence directe de la connivence de responsables politiques occidentaux et des structures européennes qui ont fermé les yeux (...) sur les actions agressives de forces radicales ».

 Céline Tabou  


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