Le dernier haut-fourneau de Lorraine va s’éteindre

L’aciérie de Florange ferme ses portes

2 octobre 2012, par Céline Tabou

Le propriétaire de l’aciérie de Florange, ArcelorMittal, a annoncé en Comité central d’entreprise (CCE), lundi 1er octobre, la fermeture des hauts fourneaux. Les dirigeants de la société ont donné 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur pour la filière liquide, dont la cokerie.

Les syndicats ont fait savoir la décision de fermeture définitive de la filière liquide de Florange. Pour le délégué FO Walter Broccoli, cette fermeture signe « l’arrêt de mort officiel de notre usine ». Ce dernier a appelé l’État à « nationaliser la sidérurgie », et dénoncé la décision d’ArcelorMittal.

Une usine démantelée

Selon le délégué FO, cité par les agences de presse, « Mittal n’est pas fou, il garde la partie qui lui convient, il sait que la partie hauts fourneaux est invendable, c’est un marché de dupes ». En effet, la Direction a décidé de faire des « investissements sur le train à chaud », qui est utilisé pour le laminage de l’acier.

Pour l’heure, ArcelorMittal ne souhaite fermer qu’une partie de son site mosellan, pour conserver les phases de production les plus rentables. Il s’agit des installations de traitement et de finition de l’acier dite « filière aval » qui fonctionnent normalement. Cela concerne des opérations d’« électrozingage », de « galvanisation à chaud » et d’« étamage » visant à rendre l’acier utilisable par les acheteurs, particulièrement dans l’industrie automobile.

600 licenciements

L’arrêt définitif entraine près de 600 licenciements sur les 2.500 salariés du site de Florange, sans compter les sous-traitants. Pour éviter un « désastre social », l’État a indiqué que si la fermeture des hauts fourneaux est actée, le gouvernement souhaite pouvoir racheter en dépit du refus du propriétaire. C’est dans cette optique que s’oriente la proposition de loi du groupe socialiste, qui propose le rachat de sites aux industriels qui veulent fermer leurs portes.

L’ensemble des représentants syndicaux a participé au CCE soulignant la nécessité de ne pas scinder le site mosellan. « Céder les hauts fourneaux sans la cokerie, cela revient à vendre une voiture sans moteur », a expliqué Serge Fuss (CFDT). « Personne ne rachètera Florange s’il n’y a pas toute l’usine », a renchéri Xavier Le Coq (CFE-CGC), ajoutant qu’il faudrait trouver une solution pour qu’ArcelorMittal cède « toute l’usine ».

Pour les syndicats, la reprise des fourneaux va être difficile, car la scission de l’usine est « un non-sens » économique. Florange est « un site intégré, c’est pour ça que ça marche », a précisé Yves Fabbri, de la CGT.

Céline Tabou


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