Suède

L’aspiration démocratique dépasse les clivages

6 janvier 2008

Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, pense-t-il, comme Nicolas Sarkozy, que le “non” au Traité de Lisbonne l’emporterait dans tous les États membres « si un référendum y était organisé » ? L’expérience du référendum de 2003, à l’issue duquel les Suédois ont dit “non” à l’euro à une large majorité, a en tout cas échaudé les majorités qui se sont succédé à Stockholm.
Comme leurs prédécesseurs sociaux-démocrates, qui ont refusé la perspective d’un référendum sur le projet de Constitution, les conservateurs au pouvoir depuis l’automne 2006 excluent l’idée d’une consultation populaire sur la ratification du traité de Lisbonne. Leur argument ? Procéder par référendum serait trop « compliqué »... « En réalité, estime Jens Holm, eurodéputé du Parti de la gauche, le gouvernement craint surtout que le "non" ne l’emporte, les Suédois restant très hostiles à de nouveaux transferts de souveraineté et à la concentration de pouvoirs entre les mains de la Commission. »
Comme en 2005, pourtant, les sondages confirment, les uns après les autres, que les Suédois, en dépit d’une culture de la démocratie représentative solidement ancrée, sont très majoritairement favorables à la voie des urnes pour cette ratification. 65% à 70% des sondés disent, selon les enquêtes, souhaiter un référendum.

Rosa Moussaoui
“L’Humanité”


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